Dans une lettre ouverte adressée au gouverneur de province Théo Ngwabidje, le mouvement citoyen Réveil des Indignés dresse un bilan chaotique de la province du Sud-Kivu. Une année après, aucune avancée n’est visible depuis l’arrivée de Théo Ngwabidje à la tête de la province.
Ce mouvement citoyen s’interroge sur les priorités dans la gestion des besoins de la population du Sud-Kivu, s’il faut se référer à la politique prônée par le gouverneur, celle de « Gouverner autrement ». Une année après, le changement auquel aspirait le Sud-Kivu risque fort bien de n’être qu’une illusion surtout sur le plan sécuritaire; regrettent les membres de ce mouvement.
« Gouverner autrement » semble être la réincarnation de la mauvaise gouvernance du passée. Il est devenu un slogan, du fait que rien ne change sur terrain.
« Les routes de desserte agricole, le chômage des jeunes, les infrastructures sociales de base, la lutte contre la corruption et la justice équitable… demeurent jusqu’aujourd’hui les plus grandes préoccupations des sudkivutiens. Mais, on ne sent pas ni ne voit pas des actions d’espoir engagées par votre gouvernance« , déplore ce mouvement citoyen dans sa lettre, dont une copie est parvenue à Politico.cd.
Covid-19 au Sud-Kivu
La province du Sud-Kivu a , usqu’à ce jour, enregistré 3 cas de COVID-19, dont 2 cas guéris. Réveil des Indignés salue et encourage les mesures de prévention collective contre cette pandémie, prises par le gouverneur et renforcer celles édictées par le Chef de l’État.
« Cependant, vous constatez comme nous que, face au manque de nourriture pour un peuple qui vit au taux du jour, la tendance est de se passer de ces mesures pour survivre. Dans une situation de confinement comme celle-ci sans routes de desserte agricole, comment vivrions-nous ? Si, par exemple, la route de Shabunda était accessible, Bunyakiri dans le territoire de Kalehe, etc., nous pourrions vivre de ce que nos compatriotes produisent là-bas et qui, malheureusement, doit pourrir faute de voie d’écoulement. Ça c’est une urgence pour nous« , écrit ce mouvement.
Le gouverneur Ngwabidje avait pris la mesure rendant obligatoire le port des masques au Sud-Kivu; mais aussi l’auto-confinement des personnes âgées de plus de 60 ans et celles souffrant des maladies chroniques.
Sans oublier celle de confiner la ville de Bukavu et de ses 8 territoires, une mesure qui n’a pas été respectée.
La fermeture des frontières avec le Rwanda et le Burundi semblent ne pas être respectée. Cette fermeture a occasionné la multiplication des frontières illégales le long de la rivière Ruzizi et sur le Lac Kivu.
Insécurité et Infrastructures routière dans la ville de Bukavu
De plus en plus, l’insécurité reprend le dessus dans la ville de Bukavu et les différents territoires. Réveil des indignés dit ne pas sentir l’engagement fort des institutions provinciales pour dire « plus jamais ça ».
Aujourd’hui, l’insécurité reprend : les tueries et les assassinats fréquents dans la ville. Les pillages systématiques (nocturnes) des maisons des habitants se font en toute quiétude. Parfois, des corps sans vie ramassés… et l’on ne sent pas une mobilisation pour mettre fin à ces phénomènes.
Abordant la question de la voirie urbaine de Bukavu, notamment, le tronçon routier place Mulamba jusqu’à la frontière Ruzizi 1er, les travaux étaient lancés pour 45 jours.
Aujourd’hui, des mois déjà et ce tronçon n’est pas encore achevé.
« Vous aviez lancé la réhabilitation de la route place Mulamba-Ruzizi 1er pour 45 jours. On ne sait pas si les 45 jours sont toujours en cours et à quand la fin des travaux. Une sagesse conseille aux gens de ne jamais mentir dans leur village« , poursuit ce mouvement.
Il exprime, par ailleurs, son souhait d’accompagner le gouverneur pour sortir la population du Sud-Kivu de la psychose résultant de l’insécurité lui imposée, dans le respect des libertés et droits consacrés par les lois de la République.
Thierry M. RUKATA