Lors d’une allocution, le chef de l’État congolais Félix Tshisekedi a tenu à clarifier la nature du conflit qui oppose les deux nations, insistant sur le fait que les Rwandais, en tant que peuple, ne sont pas les instigateurs de ces tensions.
« Les Rwandais ne viennent pas envahir la RDC. C’est un régime dirigé par un individu (…). Et ce régime qui attaque la RDC, et ce régime qui n’est pas éternel, finira par partir. Un jour tout cela s’arrêtera d’une manière ou d’une autre. Et on trouvera le bonheur de vivre ensemble. Pour le moment il y a un empêcheur qui finira par partir. Et un jour nous trouverons le bonheur de vivre ensemble entre peuple », a déclaré Tshisekedi, soulignant sa vision d’un futur où la paix et l’harmonie prévaudront entre les deux peuples.
Cette déclaration intervient à un moment où les relations entre la RDC et le Rwanda sont marquées par des accusations mutuelles d’ingérence et de soutien à des groupes armés opérant dans la région du Nord-Kivu. La RDC accuse régulièrement le Rwanda de soutenir le groupe rebelle M23, ce que Kigali dément fermement, pointant du doigt l’instabilité interne de la RDC comme source des troubles.
Les paroles de Tshisekedi peuvent être interprétées comme une ouverture à la diplomatie et un appel à la patience et à l’optimisme. Elles reflètent une croyance profonde dans la capacité des deux nations à surmonter les obstacles actuels par le dialogue et la coopération, en vue d’atteindre une coexistence pacifique et mutuellement bénéfique.
Ces déclarations sont d’autant plus importantes qu’elles offrent une perspective différente sur la crise, mettant l’accent sur la distinction entre les actions d’un régime et les aspirations d’un peuple. Tshisekedi semble ainsi inviter tant les Congolais que les Rwandais à envisager un avenir commun, au-delà des antagonismes et des conflits du présent.
L’optimisme affiché par le président Tshisekedi est un rappel puissant que, malgré les défis actuels, l’espoir d’une région des Grands Lacs pacifique et prospère demeure. Il souligne l’importance cruciale du leadership, de la volonté politique et du soutien de la communauté internationale dans la recherche de solutions durables aux conflits régionaux.
En réponse, Paul Kagame, dans une interview accordée à Jeune Afrique le 25 mars 2024, a reproché à Tshisekedi son approche de la communication, le qualifiant de « capable de tout, sauf de mesurer les conséquences de ce qu’il dit ». Cette critique fait écho à des préoccupations antérieures concernant la menace exprimée par Tshisekedi de déclarer la guerre au Rwanda à la « moindre escarmouche ». Les mots de Kagame suggèrent une méfiance profonde envers la capacité de son homologue congolais à naviguer les délicats équilibres de la diplomatie régionale.