Il est peut-être la plus grande perte Kabiliste après la disparation, en 2012, d’Augustin Katumba Mwanke — que l’on désignait autrement : « l’éminence grise du système Kabila» — ; Moïse Katumbi Chapwe est l’un des hommes politiques qui donnent encore d’insomnies à la Majorité Présidentielle. Ce riche homme d’affaire jouit d’un énorme capital sympathie tant auprès d’une partie de la population congolaise que de la communauté internationale. Dans le grand Katanga, son fief, en passant par les deux Kivus, et timidement Kinshasa, celui que le magazine Britannique The Economist décrivait comme le «deuxième homme le plus puissant de la RDC», peut également compter sur le soutien, à peine voilé, du G7, dont l’un des chefs de fils n’est autre que le sulfureux Gabriel Kyungu.
En effet, Moïse Katumbi s’est offert une remarquable reconversion politique en douce. Devenant, comme par magie, opposant au président Joseph Kabila, et par la même occasion l’un des politiciens congolais les plus appréciés de la population et même les plus écoutés au sein de l’opposition où il tire les ficelles en coulisse.
Le Groupe de 7 (G7) justement, composé notamment de l’ancien Conseiller spécial en matière de sécurité à la présidence de la République et leader du Mouvement social pour le renouveau (MSR), Pierre Lumbi, de l’ancien gouverneur et populaire dans l’ex-Katanga, Kyungu wa Kumwanza, ou l’indéboulonnable président du l’Union nationale de démocrates fédéralistes (UNADEF), Charles Mwando Simba et plusieurs autres personnalités politiques, lui prêterait aussi une oreille attentive.
Son influence va même au-delà du G7, atteignant les poids lourds de l’opposition. En décembre 2015, il se rend à Bruxelles où il y rencontre l’opposant historique Etienne Tshisekedi. Dès le lendemain de cette rencontre, le président de l’UDPS revient sur sa décision de participer au dialogue politique convoqué par le président Kabila, auquel il avait pourtant donné son accord quelques jours auparavant. De cette union naîtra le « grand » Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement et une lutte sans merci contre le pouvoir.
Lutte sans merci, c’est ce que fait Katumbi contre Kamerhe, son autre « frère » de l’opposition, dont il a ce pendant pris la place du « 3ème homme ». Si au début de l’année 2016 leur fréquentation avait laissé entendre une « alliance » anti-Kabila, celle-ci s’est effritée. « Ça leur arrive de s’appeler [Katumbi et Kamerhe] », a glissé Jolino Makelele, le Porte-parole de l’UNC à Politico.cd.
Le Baron, vers la présidence…
Durant les mois qui ont suivie son départ du PPRD, le président du célèbre club du TP Mazembe affiche clairement ses ambitions, tissant calment sa toile censée vraisemblement l’installer à la tête du pays, dénonçant le fait que, selon lui, “tout est mis en oeuvre pour ne pas respecter la Constitution”, devenant un véritable chantre contre le 3ème mandat du président Joseph Kabila.
Fort de sa fortune, l’homme n’hésite par à dépenser pour du lobbying auprès des puissances internationales. Selon le chercheur américain Jason Stearns, la Société minière du Katanga (MCK), une société fondée par Moïse Katumbi et revendue dès son départ du gouvernorat du Katanga, a initialement recouru à Akin, Gump, Strauss, Hauer & Feld en 2013 pour officiellement aider à sécuriser l’ouverture d’un consulat américain à Lubumbashi et de faire pression sur l’USAID pour envoyer du maïs au Katanga. Pour ces services, Katumbi a payé 350 000 $ pour la période d’un an.
Selon les archives de Foreign Agents Registration Act, publié dans un article sur le blog Congo Siasa (août 2015), la société n’a eu qu’une réunion pour MCK dans la seconde moitié de l’année 2013. Ce fût avec le député Ed Royce, président de la commission des affaires étrangères la Chambre des représentants. Les autres réunions ont porté sur le processus électoral, précisément la présidentielle en RDC, commente la même source.
L’activité s’est intensifiée en 2015. Le contrat avec Akin Gump a apparemment été renouvelé, et les lobbyistes affirmeraient avoir eu 240 réunions, des courriels et des appels téléphoniques avec divers responsables sur les élections présidentielles. Des responsables américains l’ont confirmé à Jason Stearns qu’« il est clair que MCK pousse à l’action des États-Unis pour garantir la sortie de Kabila en 2016.»
Ajouter à ceci les multiples rencontre de Moïse Katumbi auprès de leaders de l’opposition et dissidents de la Majorité Présidentielle.
Toutefois, dans son ascension, Moïse Katumbi à fort à faire. En face, il doit affronter une bête politique, en la personne du président Joseph Kabila, qui a eu à se coltiner plusieurs calibres lourds de la politique congolaise : depuis son accession au pouvoir à à peine 29 ans, le Raïs, comme le surnomme les Kinois, a acquis une véritable maîtrise des rouages de la politique congolaise qui lui permet, comme un chat, de retomber toujours ses pattes. Soutenu par la « machine » de la Majorité Présidentielle, il peut s’avérer impitoyable lors qu’il faut écraser de l’adversaire politique. Jean-Pierre Bemba ne dira sûrement pas le contraire.
Enemi pluic n°1
Dès son départ du PPRD, celui qui était de 2007 à 2015 Gouverneur de la riche province du Katanga et membre influent du parti cher à Kabila, est attaqué de tous côtés par des cadres de la Majorité Présidentielle.
De ce changement de cap, qui laisse présager un calcul politique au moment où toute la Majorité au pouvoir est décriée pour son intention de s’y éternisée, des hauts cadres du PPRD iront jusqu’à le qualifier de «traître», le comparant à un passager qui veut « sauver sa peau, lorsqu’il se rend compte que le bateau va bientôt chavirer»
En effet, encore gouverneur, comme la plupart des politiciens congolais au pouvoir, Katumbi a pourtant loué des jours comme des nuits les mérites et le savoir-faire de Kabila. Il a même contribué à faire asseoir le règne de Kabila auprès de plusieurs communautés katangaises.
Ne faisant plus partie des disciples de Kabila, Moïse Katumbi est depuis dans le collimateur du pouvoir, comme d’ailleurs plusieurs autres politiciens qui ont rompu avec le camp présidentiel avant lui.
09 mai 2016, le frère de Katebe Katoto se déclare officiellement candidat à une présidentielle, alors que quelques jours avant, trois coalitions de l’opposition l’ont appelé tour à tour à briguer la magistrature suprême. Un peu plus tôt dans la même journée, le ministère congolais de la Justice Alexis Thambwe avait confirmé avoir ordonné une enquête sur le recrutement de mercenaires étrangers au service de Moïse Katumbi.
En à peine quelques semaines, le président du TP Mazembe sera poursuivie pour « atteinte à la surette de l’Etat », condamné à 38 mois de prison ferme et forcé à l’exile. Ces médias seront fermés, y compris ses proches emprisonnés.
En route vers l’inconnue
En « exile », loin du pays, Moïse Katumbi continue son jeu politique, pariant sur un Etienne Tshisekedi toujours aussi farouche qu’imprevsibile. Pour autant, la scène politique congolaise reste l’une des plus floues au monde. Le pouvoir congolais affirme clairement ses ambitions s’éterniser aux affaires, obtenant quasiment et sans grand problème le report de la présidentielle.
Les marches du 19 et 20 septembre ayant été réprimées dans le sang, les opposants congolais ne peuvent que compter sur les condamnations internationales, les sanctions américaines et les menaces françaises pour garder la pression sur Kabila. Entre temps, le Dialogue politique convoqué par le président Kabila bas de l’aile. La communauté internationale, la France et les Etats-Unis en tête appellent à un autre dialogue « plus inclusif ». Dans ce décor compliqué, l’alliance contre nature entre Tshisekedi et Katumbi pourrait traverser des zones de turbulences si, finalement, Joseph Kabila décidait d’accorder à l’UDPS ce « Dialogue inclusif », isolant ainsi l’ancien gouverneur du Katanga.
Toutefois, Katumbi peut compter sur la fermeté d’Etienne Tshisekedi et l’obstination de Kabila à maintenir au pouvoir, laissant place à une confrontation que même Jean Marc Ayrault, le Ministre français des Affaires Etrangères redoute en parlant d’une « guerre civile » à venir.
Une chose est sûre, le futur du « Moïse de Katanga » et celui de toute la nation reste une inconnue absolue.
6 commentaires
Kabila bête politique de la politique congolaise n’importe quoi!!!
Il a eu la chance d’accéder au pouvoir grâce à l’appui de la communauté internationale, ils l’ont soutenus pendant 16 ans il a fini par perdre ce soutien à cause de sa gestion calamiteuse du pays. Alors n’est le qualifié surtout pas de bête politique c’est lui donner des qualités qu’il a pas.
Si vous avez bien suivi Kabila depuis 2001, vous feriez le meme constat. Oui, Kabila a beaucoup appris. Oui, Kabila sait tres bien faire le jeu politique et surtout avec les politiques Congolais. A l’echelle international, ce n’est pas encore ca mais il y joue sa partition aussi. Probleme; son jeu n’est jamais pour le benefice du people en premier!
Absolument vrai !
En quoi Kabila serait-il une bete Politique comme le fut feu Marechal Mobutu de triste memoire ? Kabila ne maitrise rien de la Politique ni congolaise et encore moins internationale. Lache par les Occidentaux qui l’ont cree, Kabila doit aujourd’hui sa survie grace aux anciens caciques du MPR de Mobutu…mais aujourd’hui ses jours sont comptes face a la determination du peuple congolais qui l’a vomi. A moins qu’il s’entete de faire asseoir son regime tant banni sur les cadavers des Congolais: Kabila ne sera pas vainqueur apres la troisieme penalty siffle par le people congolais !!!
Ko
VIVE LE SOULÈVEMENT POPULAIRE QUI EST LA LÉGITIME DÉFENSE PAR LE PEUPLE KONGO SOUVERAIN PRIMAIRE DONT ÉMANE LE POUVOIR SUPRÊME. ABAT LE DIALOGUE INCLUSIF ENTRE L’OPPOSITION OFFICIELLE ET NON-OFFICIELLE KONGOLAISES (L’UDPS AILE FAMILIALE, LE G7, LE RASSEMBLEMENT DE GENVAL, TOUTES LES PLATEFORMES POLITIQUES…) ET LE GOUVERNEMENT SANGUINAIRE DU TUTSI POWER… ABAT LE GLISSEMENT ET LE TROISIÈME MANDAT. ABAT LA TRANSITION INTERNATIONALE DE 18 MOIS. ABAT LES ELECTIONS SOUS OCCUPATION, SOUS INFILTRATION ÉTRANGÈRE AVEC UN FICHIER ÉLECTORAL CORROMPU SANS LE RECENSEMENT DE LA POPULATION AFIN DE CHASSER ET DÉRACINER TOUT LE SYSTÈME IMPÉRIALISTE ET LEUR PROXY LA NÉBULEUSE TUTSI POWER COMPOSÉS DES COMMANDITAIRES (Les Décideurs de la Communauté Internationale : USA, CHINE, ROYAUME-UNI, CANADA, O.N.U…), DES SOUS-TRAITANTS (Rwanda, Burundi, Ouganda, Angola et Afrique du Sud) ET DES EXÉCUTANTS (Faux acteurs politiques égoïstes traîtres occultistes larbins corrompus jusqu’à la moelle épinière de la majorité et de l’opposition accompagnateurs du système IMPÉRIALISTE néocolonialiste, experts en manœuvres politiques dilatoires)… LES ÉTRANGERS NE DIRIGERONT PLUS LE KONGO (Deutéronome 17 : 15 « Vous établirez alors sur vous le roi que l’Éternel votre Véritable Dieu aura choisi ; c’est l’un de vos compatriotes que vous prendrez pour régner sur vous ; vous ne pourrez pas choisir un étranger pour roi » ou « Tu mettras sur toi un roi que choisira l’Éternel, ton Véritable Dieu, tu prendras un roi du milieu de tes frères, tu ne pourras pas te donner un étranger, qui ne soit pas ton frère »). ACTUELLEMENT AU KONGO NOUS AVONS D’UN CÔTÉ LES NATIONALISTES PATRIOTES VÉRITABLES KONGOLAIS ET DE L’AUTRE CÔTE LES OCCUPANTS INFILTRÉS DU TUTSI POWER AVEC LEURS ESCLAVES COLLABOS KONGOLAIS ADEPTES DE LA MANGEOIRE. POINT BARRE… VIVEMENT UN PRÉSIDENT VÉRITABLE KONGOLAIS DE SOUCHE PUR SANG A LA TÈTE DE NOTRE BEAU PAYS… KANAMBE ALIAS JOSEPH KABILA LE CHEVAL DE TROIE DU RWANDA DÉGAGE. MOSES SORIANO ALIAS MOÏSE KATUMBI DÉGAGE. VITAL KAMERHE RWAKANYASIGIZE ALIAS LWA KANYIGINI NKINGI DÉGAGE. LEON LOBITCH KENGO WA DONDO DÉGAGE. AZARIAS RUBERWA DÉGAGE… DEPUIS 1997 LA LIBÉRATION FACTICE DE L’AFDL A DÉJÀ FAIT PLUS DE 12 MILLIONS DES VICTIMES VÉRITABLES KONGOLAIS DE SOUCHE PURS SANG.. (Ézéchiel 21 : 31 « Voici ce que j’annonce, moi, le Seigneur VÉRITABLE DIEU NZAMBE TATA : On t’enlèvera ton turban, on ôtera ta couronne. Les choses vont changer ! Les gens simples seront élevés, et les gens importants seront abaissés »). VIVE LE SOULÈVEMENT POPULAIRE. VIVE LA RÉVOLUTION POUR LE CHANGEMENT RADICAL DE MENTALITÉ. LE FANATISME AVEUGLE EST UNE FORME D’ESCLAVAGISME MENTAL. INGETA
Bonne analyse et comprenne qui pourra.
Il ferait mieux de garder son argent au lieu de « corrompre » les us américains à travers des lobbies. en effet, les américains cherchent encore celui qu’il placeront à la tête de la RDC. leur choix n’est pas porté sur Moise. surtout, ils ont bien compris que le peuple congolais n’acceptera plus quelqu’un qui leur tombe sur la tête et made in USA.
d’ailleurs, leur pression actuelle sur Kabila est que ce dernier accorde « le dialogue inclusif » voulu par Étienne Tshis(toujours farouche et imprévisible) et ça sera fini pour Moise qui se verra effectivement isolé. Donc, il est en route vers un inconnu