Il 8h45 à l’Université de Kinshasa, les bus Transco, le transport urbain de la ville, font la queue, dans l’attente des passagers qui se font rares. « Un fait inhabituel », constate Jean-Hilaire Shotsha, le correspondant de Politico.cd sur place. La première université de la République démocratique du Congo, qui accueille plus de 20.000 étudiants chaque année est elle aussi calme. « Le mot d’ordre » de Tshisekedi semble avoir été suivie, fait remarquer un étudiant qui arrive sur le lieu.
Un peu plus loin, au « Trafic », point d’accès à l’université gardé par des éléments de la police, un homme en uniforme nuance. « Je crois que les gens ont simplement peur de sortir, on ne sait pas comment sera la situation (…) mais il est encore trop tôt pour dire si la marche a été suivie ou non« , explique-t-il.
En effet, l’opposition congolaise a orchestré une véritable campagne de communication pour « la réussite » de cette ville morte. Le Rassemblement a lancé, depuis samedi 15 octobre, son appelle au peuple congolais « à observer une journée ville morte » le 19 octobre pour pousser le président Joseph Kabila à partir à la fin de son mandat le 20 décembre.
« Papa, Maman, Chauffeur, Prêtre… restez à la maison« , tel est le message diffusé sur les réseaux sociaux par des ténors de l’opposition.
Le 4 octobre déjà, Etienne Tshisekedi avait promis d’organiser de nouvelles manifestations le 19 octobre pour rappeler au président Joseph Kabila que « son préavis court encore pendant deux mois« , et lui signifier que « le 19 décembre ce sera le carton rouge synonyme d’exclusion ».
A Limete, au centre-ville de Kinshasa, les rues sont anormalement vides, à 09h13 (heure locale). « Tshisekedi nous a tué », s’écrie un chauffeur de taxi qui peine à remplir son véhicule. Un peu plus loin, à 10m, une présence policière « impressionnante » cristallisait les attentions des moto-taximen. Armées des matériels anti-émeutes, ces éléments de la Police Nationale Congolaises campent sur les points « stratégiques », le long du Boulevard Lumumba, reliant l’aéroport internationale de N’djili (à l’Est de la ville) et le centre des affaires (à l’Ouest).
Le Boulevard est lui, à l’image de cette matinée timorée et anormalement calme. Restez sur Politico.cd pou suivre la situation.