Douze membres du mouvement citoyen pro-démocratie Lutte pour le Changement, LUCHA ont été interpellé vendredi à Kinshasa, alors qu’ils manifestaient devant la représentation de l’Union Africaine en RDC.
Ces militants protestaient contre l’accord final issu du dialogue politique dont la facilitation était assurée par l’Union Africaine par l’intermédiaire de son émissaire, le diplomate Togolais Edem Kodjo. Ces activistes qui qualifient l’accord du dialogue de « coup d’État constitutionnel », ont été relaxés après huit heures de garde à vue au commissariat provincial de la police de Kinshasa, ont annoncé les sources de la LUCHA vendredi soir.
Tout en condamnant cette « atteinte à la liberté de manifestation », la LUCHA appelle à des nouvelles manifestations le week-end prochain pour pouvoir exiger l’alternance conformément au délai prescrit par la constitution de la RDC.
« Nous condamnons avec la dernière énergie cette interpellation qui est arbitraire car nous n’avions offensé aucune loi du pays » explique Victor Tosengo, l’un des activistes interpellé dans un entretien au téléphone avec Politico.cd.
« Alors que nous avons informé l’autorité publique comme exigé par la loi, on a pas compris l’interposition des policiers déployés par le gouvernement afin d’empêcher le dépôt de notre mémorandum qui demandait un dialogue inclusif et sincère, les élections dans le respect de la constitution et rappeler l’attachement du peuple à la constitution » a-t-il ajouté
Malgré cette interpellation, les membres de la LUCHA déclarent n’avoir pas été ébranlés, mais plutôt déterminés à combattre pour le respect de la constitution du pays.
« Nous disons que la lutte continue et la semaine prochaine nous allons mener des actions sur terrain en vue de mettre en déroute le chef de l’Etat Joseph Kabila dans sa démarche de vouloir violer la constitution par le glissement du calendrier électoral. Nous voulons l’alternance politique » a déclaré Victor Tosengo.