Visiblement, les deux jours supplémentaire que la Ceni accorde aux prétendants aux provinciales ne suffisent pas. À Kinshasa, comme à l’intérieur du pays, les Bureaux de réception et de traitement de candidatures (BRTC) de la Ceni n’ont pas connu un engouement, alors que la clôture de ces BRTC est prévue pour ce mardi 10 juillet 2018. A ce stade, il est difficile d’expliquer cette faible affluence.
Tout ce que l’on sait, c’est qu’il n’est pas aisé pour tous les candidats aux provinciales, de réunir toutes les conditions pour s’engager dans la course. Entre 2015 et 2018, beaucoup de choses se sont passées. Il y a eu notamment cette modification de la loi électorale qui a revu à la hausse la caution. Si en 2015, la caution n’a été que de 500.000 Fc (plus de 300 USD) par liste électorale, pour les provinciales de 2018, elle a été portée à 1.000.000 Fc par siège (soit plus de 600 USD), imposant de sérieuses restrictions financières à différents prétendants. Ce qui explique, d’une certaine manière, le peu d’affluence qu’on observe jusque-là.
Mais, au-delà de ces limites financières, il y a bien évidemment ce climat de suspicion qui est loin de se dissiper entre, d’un côté, la majorité au pouvoir, sous sa nouvelle étiquette de Front commun pour le Congo, et de l’autre, l’Opposition, particulièrement incarnée par le Rassop de Félix Tshisekedi, Ensemble pour le changement de Moïse Katumbi, l’UNC de Vital Kamerhe et le MLC de Jean-Pierre Bemba. En réalité, chaque camp prend tout son temps, hésitant à faire le premier pas, au risque de donner des arguments à l’adversaire.
Du côté de la MP/FCC, la direction politique a du mal à concillier des ambitions des uns et des autres . Pour sa part, l’Opposition ne veut plus entendre de la machine à voter et d’un fichier électoral jugé « corrompu ». Elle émet des doutes pour s’engager dans un tel navire qui ne garantirait pas la tenue des élections réellements libres, transparentes et apaisées. Ce’est ce qui expliquerait ce faible engouement observé au niveau des BRTC pendant le délai légal de 15 jours.
Par ailleurs, le défi pour la Céni reste de créer la confiance qu’elle a perdue perdue dans le chef des acteurs politiques. Au pays tout comme à l’étranger, peu sont ceux qui croient en la volonté et la capacité de cette institution d’appui à la démocratie d’organiser des élections crédibles. L’histoire risque de se répéter comme en 2015.
Stan