Dans la province du Haut-Katanga, les commissaires généraux du gouvernement ayant rang de ministres travaillent désormais dans l’ombre. Membres de l’exécutif, ils ne s’affichent presque plus.
Au dernier conseil des ministres présidé par le gouverneur Jacques Kyabula, les commissaires généraux n’ont pas été admis. Seuls le vice-gouverneur, les dix membres du gouvernement y ont participé en présence de quelques collaborateurs.
Lors de l’ouverture de la session ordinaire de septembre 2019 à l’Assemblée provinciale du Haut-Katanga, aucun commissaire général n’a assisté à cette séance plénière.
Visiblement, le gouverneur Jacques Kyabula n’est pas allé en rébellion à la demande formulée par le vice-premier ministre et ministre de l’intérieur d’uniformisation de la structure gouvernementale.
Reagissant à la requête du vice-premier ministre et ministre de l’intérieur, le professeur de Droit conditionnel Banza Malale s’est opposé à cette démarche. D’après lui, chaque province jouit de l’autonomie administrative.
Évoquant le fond du problème, cet enseignant estime que les commissaires généraux n’existent pas juridiquement pour être supprimés. « Ce sont les personnes d’appoint censées renforcer la capacité opérationnelle des ministères .» explique-t-il. Et de prévenir : « L’application de cette décision risque de troubler la paix et la quiétude ». Le professeur indique par ailleurs que: « En droit c’est comme si vous voulez tuer un fantôme. Il cite la constitution qui est heurtée mais ne nous donne pas la disposition concernée».
Il sied de noter qu’en date du 12 septembre dernier, le vice-premier ministre, ministre de l’intérieur et sécurité, avait enjoint à tous les gouverneurs d’uniformiser les structures de leurs gouvernements suivant les dispositions constitutionnelles. Gilbert Kankonde s’est appuyé sur l’article 198 de la constitution, qui dispose que le nombre de ministres provinciaux ne peut dépasser dix membres.
✍ Junior Ngandu | Politico.cd◼