Dans une vidéo diffusée sur les médias sociaux, l’ancien ministre de la Justice, Mwenze Nkongolo dénonce un complot et une campagne de diabolisation contre le Directeur de cabinet du Chef de l’État, Vital Kamerhe.
Complot, acharnement, etc. Des termes repris par les proches de Vital Kamerhe pour qualifier leur désarroi suite à son invitation au Parquet Général près la Cour d’Appel de Kinshasa/Matete à comparaître au sujet des enquêtes sur les travaux de 100 jours de Félix Tshisekedi.
» L’UNC réaffirme son attachement à l’État de droit dans notre pays, mais note que la dite invitation du parquet est le point culminant de l’acharnement contre la personne de son président national, » dit le bureau national du parti dans son communiqué.
C’est -une invitation qui a suscité plusieurs interrogations au regard de la fonction de Vital Kamerhe considéré comme le numéro 2 du régime, juste après le président de la République, Félix Tshisekedi.
C’est quoi l’objectif de cette invitation? A qui profite-t-elle?
Et dont la plus importante demeure: qui en veut réellement à Kamerhe ?
Pour beaucoup de membres de l’UNC, il ne fait aucun doute: l’UDPS est à la base de ce piège judiciaire contre son président national.
‘‘Le Directeur de cabinet du président de la République reste certainement la personnalité la plus combattue depuis l’alternance au sommet de l’État. Des attaques médiatiques ciblées dans tous les sens ont été organisées contre le président de l’UNC sur différents dossiers. Pourquoi s’en prendre à une personne qui a accepté de servir l’État avec dévouement pour accompagner le Président de la République ? Jusque-là, il n’a jamais répondu, jamais contre-attaqué. Il a préféré faire son travail sans beaucoup de bruits pour que le Chef de l’État réussisse son mandat. Mais, jusqu’où ces caciques vont aller ?’’, s’interroge un proche du Directeur de Cabinet cité par le journal La Prospérité.
«En amenant le président Félix sur cette voie, les extrémistes de son parti veulent vraiment la réussite de son mandat ? Les 100 jours sont le seul bilan réel de ce pouvoir. Pourquoi à l’Udps certains combattent cela ? Après toutes les attaques médiatiques, même les plus ignobles, on ouvre la brèche judiciaire. Tout le monde est vraiment prêt à comparaître ? Y compris les proches du président de la République ou ce sera une justice sélective ? Pourquoi ce sont plutôt nos partenaires qui n’ont pas cessé de nous attaquer depuis le début et non pas nos adversaires ?», vocifère un membre influent de l’UNC cité par le journal La Prospérité.
Un avis que semble partager Mwenze Nkongolo dans sa vidéo.
L’ancien haut cadre de l’AFDL insiste sur le fait que Vital Kamerhe, comme directeur de cabinet, agit sous l’autorité directe de son chef, qui se trouve être, le Chef de l’État.
Même s’il s’avère vrai que la guerre fratricide entre l’UDPS et l’UNC peut se relever comme une des hypothèses dans cet amalgame des théories complotistes, elle n’est pas la seule.
Vital Kamerhe a donné beaucoup de fils à retordre à plusieurs conseillers politiques de la présidence nommés par Fatshi. Plusieurs l’accusent de les museler et de se comporter en président bis.
L’épisode sanglante avec le chargé de la logistique du Chef de l’État fut le summum de cet antagonisme.
Est il que Félix Tshisekedi, qui a déjà le FCC et Lamuka sur son dos, que gagnerait-il s’il y ajoutait Vital Kamerhe ?
A priori, d’aucuns pensent que l’affaiblissement politique du leader de l’UNC ne serait pas du tout dans l’intérêt de son allié Félix Tshisekedi.
Certains péchés du FCC impardonnables
C’est pourquoi, l’hypothèse de l’UDPS cherchant à tout prix à descendre la tête de Vital Kamerhe est balayée par une autre théorie: celle de la revanche du FCC.
Cette plateforme soutenant Joseph Kabila n’a jamais pardonné à Vital Kamerhe d’avoir trahi et défié son Autorité morale.
Celui qui a déclaré « Entre deux maux, il faut choisir le moindre. Pas de chasse aux sorcières pour un nouveau départ du Congo mais certaines fautes sont impardonnables, bien entendu », a tapé du poing sur la table lors des négociations sur la formation du gouvernement de la coalition FCC-CACH disant qu’il n’y a pas deux chefs :
« Il y a Félix Tshisekedi, qui est le président de la République. C’est lui qui a eu le dernier mot ».
Il s’agit bel bien de ce Vital Kamerhe qui est monté au créneau contre la présidente de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda, lorsqu’elle a brandi la menace de destitution du Chef de l’Etat pour “haute trahison”, s’il tentait de dissoudre la Chambre basse du parlement.
Le pacificateur devenu l’exterminateur a déclaré: “Elle a franchi la ligne rouge, ça il faut le dire. On ne joue pas avec la fonction du président de la République, c’est une fonction mystique.”
Ce Vital Kamerhe là est resté aussi l’homme à abattre du côté du FCC dont beaucoup ne supportent pas la prestance osée de ce Directeur de cabinet du Chef de l’État qui se « comporte comme un véritable vice-président de la République et qui nargue souvent ses vieux compagnons, » a dit dans l’anonymat un cadre du FCC.
Et que dire des anciens compagnons de Lamuka, notamment JP Bemba, Vital Kamerhe, Moïse Katumbi, Martin Fayulu et Adolphe Muzito qui n’ont jamais apprécié le fait que Kamerhe ait poussé Félix Tshisekedi entre les mains de Kabila.
Et si finalement la question » qui en veut à Vital Kamerhe? » n’était pas la bonne question.
Et s’il n’y avait finalement ni complot ni acharnement.
Et que Vital Kamerhe est juste cité comme renseignant dans un dossier qu’il a piloté comme manager et dont plusieurs responsables des entreprises publiques et privés ont été entendus, d’autres détenus.
Des soupçons de détournement d’argent pèsent sur les gestionnaires des fonds alloués pour l’exécution des travaux du programme de 100 jours lancé en mars 2019 par le président Félix Tshisekedi et dont Vital Kamerhe est l’un des instigateurs.
Entre-temps, les yeux de tous les Congolais sont braqués au Parquet général près la Cour d’Appel de Kinshasa/Matete qui, quoique son nom se situe dans la commune de Limete dans l’attente d’une fumée: blanche ou noire.
On en saura plus de mercredi 07 avril 2020 à 13h00.
Thierry Mfundu
Un commentaire
Merci de me donner aussi cette opportunité