Le Rapporteur du Sénat, le Professeur Kaumba Lufunda a, lors d’un point de presse de ce jeudi 7 janvier 2021 au Palais du peuple, tenu à éclairer l’opinion sur les « allégations » de corruption des sénateurs, mises à charge du Questeur, en vue d’une déstabilisation du 1er Vice-président de la Chambre haute du Parlement.
« Des démons provenant nous ne savons d’où, sont venus distiller le poison de la discorde en portant des allégations contre l’honorable Questeur du Sénat, sur qui ils aimeraient jeter l’opprobre d’une tentative d’éviction de l’honorable 1er Vice-président du Sénat. Un procès d’intention a été engagé et des faits pourtant normaux de paiement de tranches d’émoluments aux Sénateurs ont été montés en épingle pour justifier des accusations de corruption. L’argent dont il est question provient pourtant du Trésor public et il a été versé au Sénat depuis le 30 décembre 2020 », explique-t-il.
Faisant référence à un communiqué de presse publié le 6 janvier dernier, Kaumba insiste sur le fait que tous les Sénateurs étaient bel et bien au courant des modalités de paiement de cette première tranche de leurs émoluments car, rappelle-t-il, ils les avaient régulièrement approuvés lors d’une séance plénière tenue en décembre 2020.
D’après lui, le Questeur du Sénat a été victime des faits attentatoires aux droits et libertés. « Dans la soirée du mardi 5 janvier 2021, une escouade d’hommes porteurs d’armes de guerre et d’uniformes des forces de défense et de sécurité ont tenté de l’enlever de sa résidence. Et comme si cela ne suffisait pas, des policiers sont venus retirer une partie de sa garde, pourtant régulièrement commise à sa protection », relate ce rapporteur du Sénat tout indiquant : « Ces hommes ne disposaient d’aucun mandat de Justice, mais prétendaient venir lutter contre la corruption et le blanchiment d’argent ».
A cet effet, pour garantir la sécurité au Questeur, le Bureau du Sénat a saisi le Vice-Premier Ministre, ministre de l’Intérieur, Sécurité et Affaires coutumières ainsi que le Ministre de la Justice afin que le Questeur du Sénat puisse jouir de ses droits et libertés et qu’il bénéficie des agents commis à sa garde.
Autres faits, le Professeur Kaumba Lufunda signale qu’alors que le Sénat s’apprête à convoquer une session extraordinaire pour répondre à la requête formulée par le Chef de l’Etat, des appels anonymes fusent à l’endroit de certains sénateurs soit pour les intimider soit pour leur proposer des fonctions gouvernementales et autres en récompense d’actes d’allégeance lesquels, dit-il, ne sont pas des faits rassurants pour l’avenir de la démocratie en RDC.
D’un bon vers 1960, le Rapporteur Lufunda a également invité l’opinion à tirer des leçons de notre histoire afin d’éviter l’organisation des coups fourrés au sein du Sénat. « Nous ne sommes pas sortis de l’auberge avec le processus de mise en place d’un nouveau bureau définitif de l’Assemblée Nationale ; et la Cour constitutionnelle peine à donner suite aux requêtes en interprétation introduites depuis novembre dernier ; et déjà d’aucuns voudraient compléter le sinistre tableau par l’organisation des coups fourrés au sein du Sénat […] Tirons des leçons de l’histoire et mettons-nous à l’abri de tels désastres ».
Ainsi pour finir, celui-ci a appelé à s’engager dans la construction de la RDC et ce, dans la consolidation de la cohésion nationale, dans la lutte contre la pauvreté, avec pour guides la Constitution, les lois et règlements de la République.
Hervé Pedro