C’est un bilan inquiétant que dresse l’organisation américaine des droits de l’homme, Human Rights Watch, concernant ce qu’a été l’année 2020 pour la République démocratique du Congo, relative aux libertés d’expression, de réunion pacifique et des médias.
En effet, dans un rapport partagé sur son site internet, Human Rights Watch relève que des dizaines de personnes ayant critiqué les politiques gouvernementales, et mêmes ceux sur les réseaux sociaux, ont fait l’objet d’intimidation et de menaces, de passages à tabac, d’arrestations et, dans certains cas, de poursuites judiciaires. « Particulièrement ciblés par les autorités de tout le pays, les journalistes ont été menacés et harcelés ; et certains programmes ou médias ont été fermés sur instruction des autorités », renseigne-t-il.
Aussi, entre mars et juillet, Human Rights Watch a noté qu’une force, excessive voire meurtrière a été déployé pour disperser les manifestations lors des grands rassemblements interdits en raison de l’état d’urgence instauré pour stopper la propagation du Covid-19.
« Le 9 juillet, alors que des manifestations de masse avaient lieu dans plusieurs villes contre la nomination d’un nouveau président de la commission électorale, la police a tué au moins 1 manifestant à Kinshasa, la capitale, et 2 autres à Lubumbashi, dans le sud du pays. Des dizaines de manifestants ont été blessés. Dans les jours qui ont suivi, les corps de 4 membres du parti politique de Tshisekedi ont été découverts à Lubumbashi, dont 3 – apparemment assassinés – ont été repêchés dans la rivière », relate cette organisation américaine.
Concernant les défenseurs des droits humains, cette organisation fait observer qu’ils ont fait l’objet de menaces, d’intimidation, d’arrestations arbitraires et de détention de la part des services de l’État et de groupes armés. « Le Dr Denis Mukwege, lauréat du Prix Nobel de la paix, a reçu des menaces de mort pour son plaidoyer en faveur de la justice pour les crimes graves », peut-on lire.
Ce bilan dresse donc une situation dégradante des droits humains en RDC de la deuxième année du mandat de Félix Tshisekedi alors qu’en sa sa première, des avancées significatives avaient été observées.
Hervé Pedro