Le député national, Lambert Mende a cours d’une conférence de presse tenue ce lundi 15 février 2021, alarmé l’opinion après l’information relayée à la RTNC mardi 9 et mercredi 10 février au sujet d’une mission d’officiels du Ministère de l’EPST au Sankuru pour sensibiliser les enseignants en vue de l’utilisation des langues locales pour relever le niveau des élèves du primaire dans cette province, un projet appuyé par la banque mondiale.
Si dans le fond, Lambert Mende juge cet objectif louable au regard de l’importance de la langue maternelle dans la transmission des connaissances et la formation des capacités cognitives des apprenants, Il fustige cependant le choix porté sur le Lingala en lieu et place de “l’Otetela » comme langue locale du premier apprentissage des enfants dans la province Sankuru.
« Les manuels mis à disposition à cette fin sont rédigés en Lingala et non en Otetela, la langue parlée par plus de 90 % des populations du Sankuru et qui a été utilisée dans l’enseignement fondamental depuis toujours sur toute l’étendue de cette région sans aucun problème.», a fait savoir l’élu de Sankuru.
D’après Lambert Mende, la banque mondiale sponsorise l’imposition de l’apprentissage du Lingala dans la province ”tetelaphone du Sankuru » sans consulter ni associer les populations bénéficiaires dans la conception et la mise en œuvre de ce programme, qui à l’en croire, menace la survie socioculturelle des populations de cette partie de la RDC.
« Je me demande pourquoi cette respectable institution, se permet de sponsoriser avec autant de légèreté cette imposition de l’apprentissage forcé du Lingala dans l’enseignement fondamental dans la province entièrement tetelaphone du Sankuru sans consulter ni associer les populations bénéficiaires dans la conception et la mise en œuvre d’un tel programme», regrette-t-il.
Et de poursuivre « d’aucuns attribuent cet entêtement à une volonté délibérée de justifier coûte que coûte ses propres turpitudes en jetant dans des bras non demandeurs une politique scolaire mal ficelée. En ma qualité d’élu direct du Sankuru au Parlement, je dénonce cette façon de faire qui menace la survie socioculturelle des populations de cette partie de la RDC.»
Pour cela, Lambert Mende invite les députés nationaux et sénateurs du Sankuru à se saisir de cette question sur pied de l’article 202, alinéa 23 de la Constitution, qui aligne cette question parmi les matières exclusives du pouvoir central.
« Je les engage à s’y pencher de concert avec les députés provinciaux et le gouvernement provincial du Sankuru conformément à l’article 203 alinéa 6 de la Constitution, en vertu duquel la vie culturelle relève des compétences concurrentes du Pouvoir central et des provinces ainsi que de l’article 204 alinéa 13 qui stipule que: l’enseignement maternel, primaire, secondaire, professionnel et spécial ainsi que l’alphabétisation des citoyens conformément aux normes établis par le Pouvoir central relèvent de la compétence exclusive des provinces», a-t-il conclu.
Carmel NDEO