Les réflexions vont bon train ces derniers jours autour de l’adéquation ou de l’inadéquation de l’actuelle Constitution de la République Démocratique du Congo (RDC) par rapport aux réalités actuelles du pays. 15 ans après la promulgation de ladite loi fondamentale, certains acteurs sociaux disent avoir plutôt noté un échec palpable dans l’application de cette Constitution, pendant d’autres prônent l’instauration du système fédéral au pays.
Dans une déclaration faite ce mardi 24 février, le cadre de concertation de la Société Civile du Haut-Katanga estime, par le biais de son team leader Jean-luc Kayoko dans la thématique gouvernance et développement, que « l’actuel Constitution qui devait être une voie du développement de la base, issu d’un post-conflit, ne s’adapte plus aux réalités actuelles ».
Selon Jean-luc Kayoko, “les pays qui sortent des conflits ne doivent pas se contenter seulement d’avoir une constitution. Ils doivent aussi la mettre en application en ayant un plan précis de planification où toutes autorités qui viendront après devront s’aligner. Avec la nôtre, il devrait y avoir des textes pour l’accompagner. Qu’avons- nous prévu pour construire la paix dans le pays qui reste fragile de 1960 jusqu’à aujourd’hui ? On n’a aucun plan stratégique pour ça. Or, nous devons partir de la construction de la paix pour voir notre développement.”
Cependant, cette structure citoyenne soutient qu’il faut plutôt accentuer la décentralisation en profondeur au lieu de prôner le fédéralisme. “Si l’on doit évaluer la décentralisation, on peut se dire que nous ne sommes qu’à la case de départ. Si c’est ainsi, il faut appliquer la décentralisation en profondeur », a souligné Jean-luc Kayoko de la société civile du Haut-Katanga.
“La décentralisation, c’est le fait de rapprocher les gouvernants des gouvernés. Avec la fédération, c’est la même démarche. Donc, le problème n’est pas d’avoir un système, mais plutôt l’applicabilité de ce que nous avons choisi comme mode de gestion. Nous avons choisi la décentralisation, mais jusqu’à aujourd’hui nous n’appliquons pas cette décentralisation. Celui qui habite Kapanga où les recoins du pays, qu’est-ce qu’il récent de la décentralisation ? »
La situation est tout de même regrettable, à en croire Kayoko. “Même si on applique le fédéralisme, on se retrouvera dans la même situation. Nous avons de bonnes propositions dans notre pays. Mais, nous avons des difficultés à les appliquer. Lorsqu’un individu prend un poste, on le laisse comme si il devenait la Loi. C’est inadmissible que les animateurs des institutions se substituent à la loi. Ils viennent, font ce qu’ils veulent faire, on considère cela comme une loi, en contradiction avec la loi existante”, s’est désolé Jean-Luc Kayoko.
Ce cadre de la société civile du Haut-katanga demande aux députés d’être réellement les élus du peuple. “Les députés doivent revenir voir ce qui est avantageux pour le peuple qui leur a donné mandat”. Désolé que les députés qui doivent réfléchir sur cette loi ne le font pas.
Adrien AMBANENGO