Le procès sur l’assassinat de l’activiste pro-démocratie Rossy Mukendi a repris ce mercredi au Tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Matete. À ce sujet, l’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ) estime pour sa part, dans un communiqué rendu public ce 24 février, que les vrais auteurs de ce meurtre sont en liberté. C’est pourquoi, cette organisation citoyenne dénonce la stratégie politique visant à couvrir les véritables auteurs de ce meurtre en transformant le Brigadier-chef Tokis Kumbo présenté comme auteur en victime expiatoire.
Revenant sur les faits, l’ACAJ rappelle que Rossy Mukendi a été tué dimanche 25 février 2018 par balle, tirée à bout portant par un policier, alors qu’il participait à la marche pacifique organisée par le Comité Laïc de Coordination (CLC) pour réclamer le départ de l’ancien Président de la République, Joseph Kabila, et l’organisation des élections crédibles.
D’après l’enquête menée par le Parquet militaire, c’est le brigadier-chef Tokis Kumbo qui est l’auteur du meurtre de Rossy Mukendi. C’est ainsi qu’il le fait poursuivre devant le Tribunal militaire de garnison Kinshasa/Matete sous RP. 0847/2018, pour violation de consigne et et homicide volontaire.
Le 21 septembre 2018, les avocats de la partie civile avaient déposé plainte auprès de l’Auditeur général des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) contre notamment le major Carine Lokeso, qui commandait l’escadron mobile d’intervention et avait dirigé la répression violente de la marche du CLC dans la commune de Lemba. Cette plainte n’est jamais instruite.
En octobre 2018, les audiences ont été suspendues à la suite de l’exception d’inconstitutionnalité des poursuites soulevée par la partie civile. Celle-ci doit être vidée par la Cour constitutionnelle avant la reprise.
Pour Maître Georges Kapiamba, Président de l’ACAJ, l’Auditeur général des FARDC a l’obligation légale d’instruire, dans un délai raisonnable, la plainte de la partie civile et envoyer les auteurs intellectuels et matériels devant une juridiction compétente.
JM Mawete