Il s’observe ces derniers jours une embellie des cours des métaux en République Démocratique du Congo. C’est le constat du Ministre des Mines Willy KITOBO SAMSONI. À travers une communication rendue publique vendredi 26 février 2021, le Ministre a recommandé au Gouvernement beaucoup de prudence du fait que l’économie congolaise qui dépend plus du secteur des mines est extravertie.
En effet, aujourd’hui, avec un cuivre qui se vend sur le marché international à 9.600 USD/tonne et le cobalt à 52.000 USD/tonne, la RDC a dépassé la barre de 8.400 USD/tonne Cu, niveau atteint en 2012. Aussi, avec la croissance monotone du prix du cobalt, il y a probabilité de revenir à des niveaux atteints en 2017- 2018, de plus de 80.000 USD/tonne.
Malgré cette embellie des cours des métaux, le Ministre de Mines souhaite que la bonne politique de gestion du secteur des mines, la poursuite les réformes engagées pour mobiliser les recettes, l’assainissement des activités minières artisanales et le renforcement de l’application des dispositions du Code Minier touchant aux intérêts des communautés locales impactées par les projets miniers soient maintenus.
« Pour le Ministre, l’embellie des cours des métaux est une bonne nouvelle pour le secteur extractif qui ne doit pas nous faire perdre de vue que nous devons continuer à maintenir la bonne politique de gestion du secteur des mines, le dialogue avec toutes les parties prenantes et poursuivre les réformes engagées pour mobiliser les recettes, assainir les activités minières artisanales et renforcer l’application des dispositions du Code Minier touchant aux intérêts des communautés locales impactées par les projets miniers », a-t il fait savoir.
Willy Kitobo Martelle que la hausse des prix des métaux a toujours été une bonne nouvelle pour notre économie puisqu’elle stabilise l’activité minière et pousse les miniers à investir de plus en plus dans ce secteur.
« Le Gouvernement a donc une opportunité, avec une bonne politique minière et des réformes profondes dans la gestion des entreprises minières du portefeuille de l’Etat, de reprendre son économie d’antan», a indiqué le ministre des Mines.
Cependant pour cette période d’embellie, Willy Kitobo Samsoni a rappelé la faillite d’avant 2002 des sociétés minières du portefeuille de l’Etat qui ont eu du mal à relancer leurs activités et à contribuer efficacement comme dans le passé aux recettes de l’Etat et au PIB afin que le Gouvernement prennent toutes les dispositions qui s’imposent.
« Il est incompréhensible que l’on continue à croire qu’en passant de 400.000 tonnes de cuivre par an que produisait la Gécamines vers les années 1980 à 1.500.000 tonnes de cuivre par an, produits par des sociétés privées, le niveau de la mobilisation des recettes des mines par l’Etat congolais devrait être le même ou supérieur», a-t-il soutenu.
Et d’ajouter : « cela revient à oublier que l’investissement a changé de mains et que la RDC ne doit se contenter que des recettes de la production insignifiante des sociétés du portefeuille de l’Etat, des dividendes dues aux parts de sa participation dans les sociétés privées et des droits, taxes et redevances à payer conformément aux dispositions du Code Minier reprises au titre IX du régime fiscal douanier et des recettes non fiscales applicable aux activités minières ».
A cet effet pour développer le secteur des mines et augmenter les recettes de l’Etat, le ministre de tutelle proposent deux solutions :
- relancer les activités des entreprises minières du portefeuille de l’Etat qui possèdent jusqu’à aujourd’hui des actifs miniers les plus importants, attirant la
convoitise des privés et même des creuseurs artisanaux - opérationnaliser le Fonds Minier pour les générations futures et bien gérer ces fonds pour reprendre la recherche géologique afin d’améliorer la connaissance géologique du territoire national et découvrir des nouveaux gisements qui pourront être vendus aux privés par la procédure d’appel d’offres ou valoriser par l’Etat seul ou en joint-venture avec des parts plus importantes.
Par ailleurs, Willy Kitobo Samsoni s’est rappelé des périodes où le pays a connu l’embellie des cours des métaux caractérisées par la multiplication de la fraude et la contrebande minières.
Pour cela, le ministre de Mines estime nécessaire de redoubler d’efforts pour :
- Contrôler et suivre toutes les activités minières industrielles et artisanales sur toute l’étendue de la République ;
- Améliorer la gouvernance de l’Administration et services spécialisés du Ministère des mines ;
- Poursuivre la vulgarisation du Code Minier pour renforcer l’application des dispositions du Code Minier touchant aux intérêts des communautés locales impactées par les projets miniers (gestion des 15% de la redevance minière des Entités Territoriales Décentralisées, dotation des 0,3% du chiffre d’affaires annuel pour le développement communautaire et l’élaboration, la signature et l’exécution des cahiers de charges)
- Poursuivre l’assainissement du secteur minier artisanal et le renforcement de la
règlementation des activités minières artisanales des substances minérales
stratégiques avec l’opérationnalisation de l’Autorité de Régulation et de Contrôle
des marchés des substances minérales stratégiques ARECOMS ; - Relancer les activités de la recherche géologique avec l’opérationnalisation du
Service Géologique National du Congo SGN-C et du Fonds Minier pour les générations futures FOMIN.
Cette mise au point du Ministre des Mines vient se joindre à celle du Comité de conjoncture économique qui a, au cours de son examen de prix de produits miniers sur le marché international, noté que, le prix du Cuivre a atteint son niveau le plus haut depuis 8 ans.
Carmel NDEO