La société des Plantations et Huileries du Congo SA (PHC), dont l’une des plantations de palmiers à huile se trouve dans le secteur de Lokutu, en territoire de Basoko (Tshopo), est depuis fin février sous le feu des troubles et des menaces. Au cœur de ces incidents, le meurtre d’un jeune homme de 35 ans, originaire du coin, survenu le 20 février 2021 et commis par des inconnus. Les communautés locales pointent d’un doigt accusateur les agents commis à la garde des concessions de la PHC. Éprises de colère, les populations du même secteur s’en prennent depuis lors à la PHC, occasionnent des troubles et profèrent des menaces allant jusqu’à entraver la bonne marche de cette entreprise privée.
Cette situation tendue qu’écume le secteur de Lokutu a été au centre d’une audience accordée en début du mois de mars à la direction de la PHC par l’exécutif provincial de la Tshopo. Les échanges à cet effet ont tourné autour de la mise en place d’une enquête indépendante, pour investiguer sur les accusations de meurtre formulées à l’encontre de la société et aider la PHC à assurer la sécurité de ses employés et de ses biens, ainsi qu’à améliorer le climat social dans les plantations et Huileries du Congo.
« Il y a eu un incident important qui s’est passé dans nos plantations et huileries, précisément à Lokutu où nous avons expérimenté le décès d’un des membres de la communauté. Donc, nous sommes venus sollicités l’appui du Gouverneur pour établir les faits et savoir ce qui s’est réellement passé et savoir qui sont les auteurs de ce crime », a expliqué Monique GIESKES, Directrice générale de la PHC.
Mis au parfum de ce climat social tendu dans sa juridiction, le Gouverneur de la province de la Tshopo a du coup mis en train une commission d’enquête. Celle-ci dit travailler dorénavant pour des enquêtes « sérieuses », « indépendantes » et « crédibles » sur le décès du jeune homme connu sous le nom de Blaise Mokwe, en vue de restaurer un climat de paix et de convivialité entre la PHC et la population. La commission d’enquêtes mise en place par Walle Lufungula est, confirme ce week-end le Porte-parole du Gouverneur à POLITICO.CD, composée du Ministre provincial a.i de l’Intérieur Danny Mongo, du Conseiller juridique du Gouverneur, des représentants de la police, du parquet et de l’Agence Nationale des Renseignements (ANR).
« Nous ne pouvons nous prévaloir des forces de l’ordre. Nous attendrons donc les résultats des enquêtes faites à ce sujet », insiste la DG de la PHC qui soutient n’avoir pas des faits sur la mort de ce citoyen pourtant, curieusement, attribuée à son entreprise.
Monique GIESKES appelle, par ailleurs, la population locale à la compréhension et au calme. « Simplement la compréhension quant à la situation de la société et les avantages qui en découlent pour eux. Laisser la société pouvoir exploiter librement ses zones d’exploitation. Arrêter les vols, les menaces et autres agressions envers la société », a-t-elle confiée.
La société PHC est en activité dans des zones reculées où il n’y a pas d’autres pourvoyeurs d’emplois. Celle-ci n’exporte pas d’huile en dehors du pays. Toute sa production est vendue à Kinshasa à un prix supérieur au prix local. Des projets de cantines ont été développés par le passé mais n’ont jamais abouti car l’huile était chère pour les populations locales, souligne-t-on.
Cette entreprise, née à l’époque coloniale, a signée des clauses sociales pour trois plantations de palmiers à huile en novembre 2017 pour Lokutu (Tshopo) et janvier 2018 pour Yaligimba et Boteka (Équateur). Ces clauses contiennent donc une série d’infrastructures à rénover et autres projets à mettre en œuvre avec le support des communautés locales.
Serge SINDANI