Les acteurs de la société civile, les défenseurs des droits humains ainsi que les professionnels des médias sont invités à s’impliquer efficacement dans la lutte contre la corruption politique au sein des institutions provinciales en général, et spécifiquement lors des élections des animateurs des ces institutions. Cet appel a été lancé lundi 29 mars, au cours d’un atelier de formation organisé à l’alliance française de Kisangani en faveur de ces acteurs sociaux-démocrates, par l’ONG Actions pour la Justice, le Développement et les Droits Humains (AJDDH).
« Cette séance de formation vise à impliquer efficacement les acteurs de la société civile, défenseurs de droits humains et les journalistes dans la lutte contre la corruption, à créer un cadre permanent de travail entre défenseurs et professionnels des médias pour une collaboration efficace et aussi mettre en place des noyaux d’alertes des cas de corruption classique et électorale », a attesté Jedidia Mabela, chargé des programmes de l’AJDDH.
S’inscrivant dans cette logique, l’AJDDH veut, après cette capacitation, que les acteurs de la société civile et les journalistes monitorent, investiguent et publient régulièrement sur les cas de corruption afin de changer les comportements. D’après le formateur Ernest Mukuli, Journaliste à l’AFP, l’objectif est aussi de parvenir à un changement positif.
« Ce n’est pas facile. Mais nous devons amener ces acteurs politiques à changer des comportements, grâce à nos différents reportages d’investigation. La Tshopo doit compter sur ses compétences locales afin d’y arriver », a-t-il dit, devant une vingtaine de participants.
Ces acteurs et chevaliers de la plume sont sortis édifiés sur plusieurs thématiques autour du monitoring et de l’investigation sur les cas de corruption. Deux grands thèmes étaient au cœur de cet atelier d’une seule journée, notamment, le premier décortiqué par Me Christian Biona, sur les « techniques de monitoring des cas de corruption classique et électorale » et le second, par le Journaliste Ernest Mukuli, porté sur les « techniques d’investigation des cas de corruption classique et électorale. »
Convaincue du rôle prépondérant que doivent jouer les acteurs de la société civile et les journalistes dans la lutte contre la corruption politique, l’AJDDH a identifié le réel besoin de leurs capacitation, mais aussi dans le cadre de mise en œuvre de son projet « Élections directes des gouverneurs et leurs vices, force démocratique et vecteur du changement en RDC. » Dans celui-ci, cette organisation de défense des droits humains combat pour les élections directes des chefs des exécutifs provinciaux.
« Les élections au second degré des gouverneurs et vice-gouverneurs organisées après les élections générales de 2018 ont été, pour la plupart des cas, caractérisées par un marchandage politique abject sur fond de corruption systématique décriée par plusieurs. Déterminée à lutter contre la culture de la corruption et renforcer la bonne gouvernance au niveau provincial, l’AJDDH entend promouvoir les réformes électorales », a insisté Jedidia Mabela.
Notons que la première vague de ces séances de renforcement des capacités des acteurs de la société civile et les professionnels des médias concerne les villes de Kisangani, Bunia, Beni et Goma. Dans chacune de ces villes, 25 participants seront formés au cours d’une journée d’atelier résidentiel par les intervenants et experts en matière de monitoring et d’investigation.
Serge SINDANI