La province du Nord-Kivu bouillonne des manifestations anti humanitaires et contre la MONUSCO, organisées par des mouvements citoyens qui exigent principalement le départ de la MONUSCO et le retour de la paix et de la sécurité dans la province.
Moult actions sont initiées à cet effet. Une marche pacifique, quoique malheureusement réprimée à Goma ; une messe pour la paix dite à Butembo ; une ville morte observée à Beni, … La province toute entière branle dans le manche et Politico.cd vous le fait ressentir à travers ses lignes.
À Beni et Butembo, des attaques des convois de la Monusco
Ce mardi 7 avril, la population, d’abord de Kasindi, une commune rurale transfrontalière avec l’Ouganda, a barricadé la route pour empêcher un convoi de la Monusco de traverser et de passer par cette partie du territoire de Beni. Au milieu des échauffourés, les services de l’ordre dont l’armée nationale (FARDC), ont procédé par des tirs à balle réelle jusqu’à atteindre des manifestants. Le bilan, selon la société civile, fait état d’un mort et d’au moins deux blessés graves par balles.
Selon la jeunesse de cette partie, la situation est redevenue calme au lendemain de ces manifestations, mais les activités de routine ont néanmoins tourné au ralenti.
À Beni, des manifestants molestés
Dans la ville de Beni, ce jeudi, des groupes de manifestants ont été pourchassés par la Police. Certains manifestants ont été aperçus dans des vidéos prises et partagées dans des réseaux sociaux, montrant des manifestants de la Lucha et autres mouvements de pression en train de se faire flageller.
La Justice militaire a, par ailleurs, déjà émis des mandats d’arrêt contre des leaders des mouvements citoyens, à savoir ceux de la Veranda Mutsanga, Fiston Isambiro et Clovis Mutsuva de la LUCHA, notamment pour incitation à la haine.
Pendant ce temps à Butembo, des militants téméraires interpellés par la police la nuit du lundi au mardi dernier se sont une fois de plus dirigés vers la base de la Monusco pour y organiser une nouvelle fois, un sit-in. Comme l’on pouvait bien s’y attendre, ils ont été dispersés par la police en cours de route.
Aux côtés des armes à feu et des armes blanches, l’on invoque également des forces surnaturelles. La journée de jeudi a été consacrée à une prière. Une messe a été dite au stade Matokeo en faveur des victimes des massacres de Beni, a indiqué la société civile locale de Butembo à Politico.cd.
À Goma, au moins 18 Lucha arrêtés
Comme dans plusieurs autres contrées, la ville de Goma a été mi-morte, mi-vivante ce jeudi. L’appel des mouvements citoyens et étudiants n’a pas été totalement suivi. Dans certains coins pourtant mouvementés de la ville, boutiques et magasins sont restés fermés, notamment dans le centre-ville. Une seule plainte était exprimée par la quasi totalité de la faible population rencontrée par Politico.cd : elle dit ne pas voir l’apport de la Monusco.
“Depuis qu’ils (la monusco Ndlr) sont là, ils n’ont rien fait même quand ils voient nos frères être tués”, explique, las de la présence de la MONUSCO, un commerçant trouvé devant sa boutique fermée dans le quartier le Volcan, dans la commune de Goma.
« 18 militants ont été arrêtés à Goma et plusieurs blessés », dénonce Espoir Ngalukiye, un militant de la LUCHA à Goma. Dans la soirée, ces militants ont été relâchés, indiquait à Politico.cd, Gislain Muhiwa, un autre militant de la Lucha.
“C’est une honte pour la police de réprimer une manifestation pacifique qui exige la paix”, s’est-il offusqué.
À Goma encore, les groupes de pression hardis appellent à une nouvelle ville morte ce vendredi 9 avril, et promettent cette fois des manifestations d’envergures beaucoup plus grandes.
Dans un point de presse que le Gouverneur du Nord-Kivu a tenu ce mercredi à Goma, Carly Nzanzu Kasivita a réitéré son appel vis-à-vis des mouvements de pression, celui de la responsabilité et aussi l’invitation à ne pas céder au strategèmes de l’ennemi.
“Que personne ne vous trompe. Ce n’est pas parce qu’il y a FAO, PAM, UNICEF à Beni ou Butembo qu’il y a la guerre. C’est complètement faux”, conscientisait le Gouverneur Kasivita qui appellait la population au calme.
Merveilles Kiro