Quatre-vingts organisations, parmi lesquelles des mouvements citoyens et des organisations de défense des droits de l’homme ont signé, ce jeudi 16 avril, une déclaration conjointe pour exiger une action urgente afin de mettre fin aux massacres de Beni.
Dans leur déclaration, ces organisations déplorent la résurgence de l’insécurité dans cette partie du pays. Cette insécurité, relèvent-elles, est caractérisée entre autres par la multiplication des cas dd kidnapping, avec des villages incendiés et près de 5000 civils tués.
« La situation s’était empirée à partir d’octobre 2014 quand les populations civiles ont commencé à être systématiquement tuées avec des machettes et autres types d’armes blanches. Les cas de kidnapping de masse se sont multipliés. Les villages sont méthodiquement incendiés. Le bilan global avoisine le chiffre de 5 000 civils tués. Une vingtaine de villages ont disparu de la carte géographique de la RDC. Des milliers d’hectares des champs et fermes agricoles ont été délaissés, des milliers des personnes sont devenus des déplacés et réfugiés de guerre. Derrière chaque victime, c’est toute une famille brisée, un avenir disloqué et un État effondré », ont-il éploré.
Pour ces organisations, les massacres répétés et l’insécurité persistante traduisent l’incapacité des institutions congolaises et des Nations-Unies à rétablir la paix, déplorant le fait que plusieurs massacres ont été perpétrés proches des grandes bases militaires de la MONUSCO.
« L’inaction de la MONUSCO pendant les massacres, malgré des alertes envoyées et l’inefficacité des différentes opérations des FARDC laissent sans paroles. Les stratégies nationales et internationales (si elles existent) de l’instauration de la paix et la justice dans cette région ont simplement échoué. Avec leurs 7 années d’expérience meurtrière, les égorgeurs de Beni n’ont pas une identité connue, ils n’ont pas de revendications. Pourtant ils opèrent fréquemment dans un territoire bien déterminé », ont-elles fustigé.
Ces organisations estiment que la mission Onusienne est devenue inutile et devra par conséquent se retirer du territoire congolais pour que soient envisagés d’autres mécanismes de protection des civils.
« Depuis deux ans nous demandons à la MONUSCO de réactiver la brigade d’intervention (FIB) pour sécuriser les zones occupées et de focaliser ses efforts sur ses fonctions militaires et sécuritaires en transferant aux autres organisations locales et internationales ses autres services qui font d’elle une grosse et lourde organisation budgétivore. Malgré nos insistantes demandes et propositions claires, la MONUSCO reste incapable d’agir pour la paix », soutient-elles.
À ce sujet, la représentante spéciale de SG de l’ONU et Cheffe de la Monusco a annoncé dans un point de presse tenu le jeudi dernier, le déploiement de 4 unités mobiles, plus réactives, plus rapides, plus flexibles pour mieux soutenir les opérations de l’armée congolaise.
Carmel NDEO