Projet de cavale avorté à mi-chemin. C’est le début de la descente aux enfers pour Willy Bakonga. Interpellé ce mercredi dans la matinée à Brazzaville alors qu’il tentait de se rendre à Paris, le Ministre sortant de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (EPST) a été acheminé aux locaux du Centre d’intelligence et de la documentation du Congo Brazzaville, ex-Direction Générale de la Surveillance du Territoire (DGST).
Selon l’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ), Willy Bakonga « a traversé le fleuve Congo par pirogue, avant hier la nuit, sous fausse identité pour rejoindre Brazzaville. Hier soir, il a tenté de voyager par Air-France pour Paris et 2 millions USD ont été trouvés dans son sac ! Grave ! », peut-on lire dans un Tweet de l’organisation de défense des Droits Humains.
Selon des sources policières de Brazzaville relayées par l’Agence France Presse (AFP), Willy Bakonga a en effet été débarqué de l’avion Air-France, en partance pour Paris.
Quelques heures après son arrestation, Georges Kapiamba, Coordonateur de l’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ), a demandé aux autorités de la RDC de travailler rapidement pour obtenir de celles du Congo Brazzaville l’extradition urgente de Willy Bakonga qui, selon lui, doit répondre de faits de corruption et de détournement de plusieurs millions de dollars américains.
L’Inspection Générale des Finances (IGF) avait révélé l’implication de Willy Bakonga dans des malversations financières en rapport avec le fonds alloués à la gratuité de l’enseignement prônée par le Président Félix Tshisekedi. C’est à cet effet, d’après nos sources, qu’un mandat de comparution a été émis contre lui. Il était attendu la semaine dernière au parquet général près la Cour de cassation pour être « entendu sur des faits lui imputés ». Willy Bakonga ne s’y est jamais présenté.
Au sujet de la gestion des fonds destinés à la gratuité de l’enseignement, un procès public avait été ouvert le 5 mars 2021 et s’est clôturé le 25 du même mois. Le Directeur Général du Service de Contrôle et de Paie des Enseignants (SECOPE), Dhelon Kampayi ainsi que l’Inspecteur Général de l’EPST, Michel Djamba, ont été condamnés chacun à 20 ans de prison ferme. Le Ministère Public reprochait à ces derniers d’avoir violé des dispositions légales en matière de passation de marché public, notamment l’absence de la publicité et de l’appel d’offre dans le processus de recrutement des fournisseurs, et surtout la non prise en compte des règles de comptabilité publique qui régentent l’administration publique. De leur côté, les 2 prévenus avaient plaidé non coupable au cours de l’audience devant le Juge président du tribunal du séant, Aimé Ilunga. Willy Bakonga, quant à lui, était entendu dans le cadre de ce procès comme simple renseignant, ce qui n’avait pas manqué de susciter un tollé dans l’opinion congolaise qui souhaitait plutôt l’y voir comme prévenu.
Carmel NDEO
Un commentaire
Sa tentative de fuite est un cinglant aveu des griefs dont il fait l’objet de la part des instances judiciaires de son pays, la RDC.
Il voulait vivre princièrement avec l’agent détourné.
Il lui sera désormais difficile plaider non-coupable.
Attendons voir.