Le député national, rapporteur de la commission permanente Défense et sécurité à l’Assemblée Nationale, Juvénal Munubo Mubi a déposé, ce lundi 03 mai, au bureau de l’Assemblée nationale une question orale avec débat adressée au Ministre des Postes, Télécommunications et Nouvelles Technologie de l’information et Communication (PT-NTIC), au sujet de la redevance du taxe perçue sur le registre des appareils mobiles (RAM).
L’élu de Walikale est parti de l’observation selon laquelle, depuis la mise en service de cette redevance, beaucoup d’utilisateurs de la téléphonie mobile se plaignent de cette taxe imposée par la ARPTC. « Quel est son impact dans l’amélioration de la qualité de fourniture des services? », s’interroge Juvénal Munubo.
Depuis plusieurs jours à Kinshasa particulièrement, la grogne sociale monte de plusieurs crans. Motif : imposition et prélèvement de la taxe dite du Registre des appareils mobiles (RAM). Au cœur du tollé, ce registre a été lancé en 2020 par l’Autorité de régulation des Postes et Télécommunications (ARPTC) pour lutter contre la circulation des téléphones contrefaits. L’enregistrement à ce service est assorti d’une taxe d’un à 7 dollars l’an que les opérateurs de téléphonie mobile prélèvent sur les unités de communication rechargées par leurs abonnés.
Les utilisateurs, non en règle, se sont vus refuser l’achat de forfait via le Mobile Money car hypothéqué par le payement de cette taxe. Cette manière de faire a suscité un tollé au sein de la population congolaise depuis jeudi 29 avril
Une situation qui a occasionné des mouvements de protestation contre la procédure de paiement de ladite “Taxe”. Les contestataires soutiennent même qu’après avoir rechargé leur compte principal pour s’acquitter de la taxe “RAM”, la procédure ne passe.
Au sein de l’opinion publique ou politique, les appels au boycott de cette taxe se multiplient. Pour Daniel Mukoko Samba, ancien ministre de l’économie sous l’ère Matata, RAM ne rime à rien en ce qui le concerne.
« RDC RAM, cette histoire doit être tirée au clair. Quel est le service rendu qui est ainsi rémunéré ? A quoi cet argent est-il utilisé ? Quelle est la base légale de ces prélèvements ? RAM ne rime à rien en ce qui me concerne. Obtenez notre adhésion ou arrêtez ça ! », a-t-il lâché.
« Cette affaire de RAM est un véritable drame », s’écrie Patrick Nkanga, cadre du parti politique PPRD.
De son côté, le journaliste Edmond Izuba estime que vouloir à tout prix imposer la taxe RAM n’est pas différent de la coupure de l’internet sous Kabila. « Vouloir à tout prix nous imposer la taxe RAM de cette façon, n’est pas différent de la coupure de l’internet sous Kabila. Un téléphone réduit aux appels entrants uniquement !», a-t-il déclaré.
Luc Gérard Nyafe voit quant à lui, de la surfacturation d’impôt. Selon lui, il faut alléger la fiscalité et élargir l’assiette des recettes, arrêter la fraude fiscale et le détournement de recettes et la corruption. Mais pas pénaliser encore plus les citoyens ou les entreprises qui paient leurs impôts en alourdissant leurs charges.
Aujourd’hui même dans la capitale congolaise, une marche anti RAM a été réprimée par la Police Nationale Congolaise.
Adrien AMBANENGO