La loi devant verrouiller l’accès à la magistrature suprême ainsi que d’autres postes stratégiques en République Démocratique du Congo aux seuls congolais de père et de mère telle que proposée par Noël Tshiani, candidat malheureux à la présidentielle de 2018, suscite des avis partagés. Porté par le député national Nsingi Pululu, au bureau de l’Assemblée Nationale, cette loi doit être impersonnelle et avoir l’adhésion de tous les congolais, à en croire Patrick Katengo, Président du Forum National de la Jeunesse (FNJ).
« Il faudrait une forte mobilisation pour expliquer à tous les congolais pourquoi cette loi doit être votée. J’aimerais bien qu’il y ait même un dialogue social autour de cette question, il ne faut pas la prendre et la traiter précipitamment. Il faudrait recueillir les avis des uns et des autres au niveau national, cela pouvait faire même question d’un référendum et à l’issue de tout cela, que le peuple s’exprime sur cette question. Nous sommes contre l’exclusion mais il faudrait sécuriser la fonction du Président de la République », déclare le Président du FNJ ce mardi 13 juillet dans une interview.
Cependant, Patrick Katengo estime qu’il ne faudrait pas que cette question vise les individus car, dit-il, la loi doit être impersonnelle. « Et nous, entant que jeunes, nous suivons cela avec beaucoup d’intérêt. C’est vrai que les avis sont là, après les avoir récoltés auprès de tous les présidents provinciaux, et voilà ce que nous donnons. Mais il faut faire très attention, ce pays est encore fragile, cela mérite que la cohésion et l’unité nationale soient de mise ».
De la peur, Patrick Katengo l’éprouve également. « Nous craignons lorsqu’il n’y a pas une forte sensibilisation autour de cette question. Que les honorables députés, que les honorables sénateurs, s’y mettent, sensibilisent leur base autour de cette question pour que cela soit une décision concertée, là où la base s’exprime aussi par rapport à cela. Mais j’insiste, la fonction du Président doit avoir des verrous, effectivement, mais comme nous sommes dans un pays qui est fragile, avec tout ce qu’on a connu par le passé, un plus quatre deux, il faudrait que la population soit associée pour sa part par un référendum, et après cette loi peut passer, telle qu’elle est entrain d’évoluer par des moyens purement institutionnels. Mais la société civile que nous sommes, a le droit d’émettre des avis par rapport à la bonne marche de notre pays », conclut-il.
Il sied de rappeler que c’est le jeudi 8 juillet dernier que le député national, Nsingi Pululu, a déposé cette proposition de loi sur la congolité au bureau de l’Assemblée Nationale. Noël Tshiani, initiateur de ce projet de loi, l’avait accompagné.