C’est pour la course au titre à la Présidence de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) que s’est lancé Paul Nsapu, Président de la Ligue des Électeurs (LE), depuis qu’il a regagné la RDC l’an dernier. Les responsables des huit (8) confessions religieuses doivent impérativement opérer leur choix et le communiquer d’ici, ce mercredi 28 juillet, sur le successeur de Naanga, à la population congolaise. C’est dans ce cadre que la rédaction de POLITICO.CD s’est penchée sur la suite du profil d’un parmi tant d’autres candidats à ce poste pour vous en brosser le parcours, il s’agit en l’occurrence de Paul Nsapu.
II. Parcours de Paul Nsapu sous Kabila père et fils : de 1997 à 2019
À en croire ses services de communication, le changement de régime au pays en 1997 n’a pas eu raison de la passion de Paul Nsapu pour l’organisation des élections qui répondent aux critères.
Ce feu inextinguible, disent-ils, le conduira :
• En 1999 : à superviser les élections du Conseil National des Ongs de la RDC au centre de l’Eglise Kimbanguiste à Kinshasa ;
• En 2001 : à être co-animateur du Comité de pilotage des travaux de production du cahier des charges de la Société civile au Dialogue national ;
• De 2001 à 2002 : Participant aux assises du Dialogue Inter Congolais (Gaberone, Addis-Abeba, Sun City et Pretoria) en qualité d’expert de la Société civile. En Afrique du Sud, expliquent-ils, c’est la Ligue des Electeurs de Paul Nsapu, qui a fait un grand plaidoyer auprès de toutes les délégations pour adopter le principe de la création d’une Commission Electorale Indépendante (CEI), qui soit autonome du Gouvernement ou du Ministère de l’Intérieur, aujourd’hui nous avons une CENI.
• En 2003 : pendant la transition, c’est sous impulsion de Paul Nsapu que la Ligue des Electeurs a élaboré le texte relatif à la proposition de la loi organique portant sur la Création, Composition et le Fonctionnement de la Commission Electorale Indépendante (CEI). Endossée par Madame Marie Bapu, Députée, membre du Conseil d’Administration de la Ligue des Electeurs. Cette proposition avait été présentée et remise officiellement aux parlementaires le 06 septembre 2003.
• De 2004 à 2005 : Paul Nsapu co-initiateur et porte-parole du cadre de concertation entre les Acteurs Non-Etatiques (ANE) et la Commission Electorale Indépendante ;
• De 2005 à 2020 : de nombreuses arrestations arbitraires et menaces de mort de la part du pouvoir en place qui considérait Paul Nsapu, comme un « acteur gênant » du processus, ont poussé le Président de la Ligue des Electeurs à prendre le chemin de l’exil. À chaque chose malheur est bon, Paul Nsapu, en a profité poursuivre son combat à l’international. Le défenseur des droits de l’homme a pris part notamment à tous les grands rendez-vous internationaux au cours desquels, la situation de son pays était à l’ordre du jour. Son activisme et son envergure ont donné de l’insomnie au pouvoir en place, soulignent-ils.
Quelques dates importantes à relever pendant cette période :
• 2007 à 2016 : Membre du bureau international et Secrétaire général de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme, FIDH ;
- 2017 à 2019 : Co-initiateur et co-responsable du mécanisme d’alerte et protection des acteurs non-étatiques des ONGs congolaises en période pré-électorale, structure informelle mise en place avec les parlementaires européens ;
- 2019 à ce jour : Vice-président de la FIDH ;
- Pendant ce temps au pays, la Ligue des Electeurs a continué, font-ils obsever, non sans peines à mener ses activités. À en croire la même source, c’est depuis 1994 que la L.E a formé plus de 50.000 observateurs des élections, sans compter les animateurs du mouvement démocratique. « Quand le pouvoir change des mains en 2020, le défenseur des droits forcé à l’exil, décide de revenir sur la terre de ses ancêtres », spécifie-t-elle. III : Paul Nsapu de 2020 à nos jours :
Début 2020, Paul Nsapu regagne officiellement le pays et postule à la présidence de la CENI. C’est pour répondre à un devoir civique, à l’appel lancé par des milliers de nos compatriotes, explique-t-il.
Par cette candidature, il dit pouvoir compte apporter ce qu’il sait faire, ce qu’il fait souvent et qu’il peut faire afin de contribuer à la normalisation de la situation sociopolitique de son pays.
Candidat à la succession de Naanga, le défenseur des droits de l’homme spécialisé dans les élections, possède, selon son entourage, 5 grands atouts pour bien gérer la CENI :
- Une bonne moralité ;
- Il n’a jamais accompagné les différentes mascarades électorales dans le pays ;
- Il n’a jamais flirté avec les différents régimes jugés corrompus ;
- Il est toujours en communion avec le peuple, le souverain primaire ;
- Il a longtemps milité et sans discontinuer pour l’avènement d’un environnement politique réellement démocratique.
Personnellement, Paul Nsapu Mukulu voit sa présence à la tête de la CENI, comme un levier pour défendre davantage les droits humains, qui sont le fondement de son engagement civique depuis 1990.