A l’instar d’autres pays du monde, la République Démocratique du Congo n’est pas à l’abri de l’apatridie. Pour la petite définition, l’apatridie c’est une situation dans laquelle se trouve une personne dépourvue de nationalité.
Comment expliquer pareille chose dans ce pays sous-continent ? Pour Georges MFULU, Président du Comité Technique de Lutte contre l’Apatridie(CTLA) , cela se justifie par la faiblesse de l’Etat.
« Le système congolais de l’état civil et des statistiques vitales, n’est pas assez solide à tel enseigne qu’il ne garantit pas l’identité juridique à tous les congolais, comme le recommande le Programme des Nations Unies pour le développement durable à l’horizon 2030. Il va sans dire que les pratiques administratives sur la nationalité et sur l’état civil, doublées de l’ignorance de millions des congolais sur les mécanismes préventifs de l’apatridie, les exposent sans nul doute à un risque d’apatridie très élevé » souligne-t il.
Pour mettre fin à ce »triste phénomène » les autorités congolaises ont signé des documents juridiques internationaux. En les signant, le gouvernement congolais s’est engagé entre autre à « réformer son système d’État civil et de production des statistiques vitales ».
Il ne suffisait pas de prendre des engagements mais il fallait aussi agir pour « éradiquer » l’apatridie à l’horizon 2024. C’est ainsi qu’en 2019, le Comité Technique de Lutte contre l’Apatridie (CTLA) a été créé et fonctionne sous la tutelle du ministère de la justice et garde des sceaux.
Depuis sa création il y a deux ans, le CTLA avait un handicap affirme son président et Secrétaire Général du Ministère de la Justice et Garde des Sceaux.
« Il faut avouer que le manque des moyens de transport pour les membres du CTLA dans la mise en œuvre du projet de prévention de la RDC, était une situation difficile pour ces derniers dans l’accompagnement de leurs missions »
Pour soutenir l’action du CTLA et tenter tant soit peu de résoudre ce problème de mobilité, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés a doté cette structure étatique d’un véhicule tout terrain. C’est le président du CTLA qui a réceptionné les clés et les documents de bord de cette jeep Toyota Land Cruiser des mains de la Représentante du HCR en RDC. Georges MFULU a promis de l’utiliser suivant la formule consacrée « en bon père de famille ».
Il sied de rappeler que depuis 1995, la République Démocratique du Congo et le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés partagent un engagement de longue date en matière de protection et d’assistance aux réfugiés, déplacés internes, rapatriés, retournés mais également de « lutte contre l’apatridie » a relevé LIZ AHUA, Représentante du HCR en RDC. « Nous partageons également les mêmes inquiétudes face aux risques d’apatridie encourus par plusieurs personnes ou groupe de personnes en RDC » a-t-elle poursuivi.
A noter que depuis 1995, l’assemblée générale des Nations Unies a confié au HCR le mandat d’identifier les apatrides, de prévenir et réduire l’apatridie dans le monde. Pour y arriver cette agence onusienne œuvre avec les gouvernants pour combler les lacunes dans les législations nationales qui favorise l’apatridie.
Blaise BASOMBOLI