Les députés nationaux membres d’Ensemble pour la République de Moïse Katumbi, regroupés au sein des groupes parlementaires MS-G7 et AMK ont décidé, le vendredi 13 août, de ne pas participer à la Commission paritaire majorité-opposition mise en place jeudi 10 août à l’Assemblée nationale, afin d’examiner et valider les candidatures des délégués de chaque partie prenante au bureau et à la plénière de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI).
Dans une déclaration politique signée par les deux groupes parlementaires parvenue à POLITICO.CD, ces élus nationaux indiquent que « contrairement aux dispositions de la loi sur la CENI, la commission mise sur pied par le Président Mboso n’est ni mixte, ni paritaire et encore moins représentative des forces politiques au sein de l’Assemblée nationale en l’absence de représentants de certaines composantes concernées ».
Ils accusent le Président du bureau de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso, faire « sa CENI », lit-on dans ce document, « aucun cas du poids politique respectif des différents groupes parlementaires qui composent la majorité ; il ignore les observations de l’opposition politique déterminée à ne pas y désigner des membres faute de consensus préalable ; enfin, il ne fait aucune place aux grandes confessions religieuses qui encadrent pourtant 80 % des Congolais dans leur foi ».
S’estimant parmi les groupes parlementaires « plus significatifs » à l’Assemblée nationale, MS-G7 et AMK qui représentent près de vingt pourcent (20%) dans la coalition dite de l’Union Sacrée de la nation, dénoncent sans réserve cette obstination à vouloir imposer une CENI aux ordres et réitèrent cependant leur position, qui est de ne pas envoyer des membres à la CENI en l’absence de consensus et du respect d’une procédure de désignation équitable et transparente.
« Les Députés nationaux d’Ensemble dénoncent sans réserve cette obstination à vouloir imposer une CENI aux ordres, ce qui aura inévitablement pour effet de conduire à un nouveau chaos électoral. Ils rappellent par ailleurs la décision irrévocable de la famille politique « Ensemble », exprimée dans la déclaration politique du 30 juillet 2021, de ne pas déléguer de membres à la CENI en l’absence de consensus et du respect d’une procédure de désignation équitable et transparente », ajoutent-ils.
À cet effet, ne faisant pas partie de cette Commission paritaire majorité-opposition qui devra valider les candidatures des délégués au bureau et à la plénière de la CENI, Ils soulignent que dans le cas où un membre de l’un ou l’autre de leurs deux groupes parlementaires venait à s’y retrouver (à ces travaux, ndlr), ce ne serait qu’à titre purement personnel.
Par ailleurs, ces députés nationaux d’Ensemble dénoncent également « l’activisme et les prises de postions partisanes du Président Mboso, ainsi que son alignement systématique derrière les intérêts d’une seul mouvement politique, faisant fi de la hauteur et de la dignité que requient ses fonctions à la tête de la représentation nationale ». Il prend le risque, estiment-ils, de porter une lourde responsabilité dans la montée des frustrations de la population face à la nouvelle tentative de confiscation du processus électoral et de la démocratie en RDC.