Moïse Katumbi, président du Parti politique Ensemble pour la République, menace de quitter la majorité si la loi Tshiani est, ne serait-ce que, programmé pour être débattue au niveau du Parlement. Il l’a fait attendre lors d’une interview accordée à jeune Afrique ce jeudi 19 août 2021.
Pour Moïse Katumbi, la proposition de loi Tshiani, portée par le député national Nsingi Pululu, est un texte raciste, ségrégationniste et inconstitutionnel.
« Je ne peux pas accuser le pouvoir en place, mais je peux accuser une partie de l’Union sacrée, parce que ce projet de loi est porté par un député issu de ses rangs. La RDC de 2021 n’a pas besoin d’une loi comme celles qui furent votées en Afrique du Sud dans les années 1940. Notre pays ne s’honorerait pas à être le seul au monde à adopter un texte raciste, ségrégationniste et inconstitutionnel », a-t-il dit.
Il affirme que dans chaque famille en République démocratique du Congo se trouve un parent, cousin et autres qui ne sont pas congolais d’origine.
« Des Moïse Katumbi, il y en a des millions en RDC ! Quelle famille ici n’a pas un parent, cousin, un fils ou fille, une nièce ou un neveu qui n’est pas congolais d’origine ? Nous partageons neuf frontières avec nos voisins, ce qui est un cas unique en Afrique. Chaque année, des milliers de mariages mixtes sont célébrés », a-t-il renchéri.
Le président d’Ensemble pour la République estime que l’adoption de cette loi empêchera aux jeunes Congolais d’accéder aux hautes fonctions dans l’avenir car elle est raciste.
« Si une telle loi venait à s’appliquer, cela signifierait que demain, concrètement, des jeunes Congolais ne pourraient pas prétendre aux plus hautes fonctions bien qu’étant compétents et méritant. Cela porte un nom : le racisme », a-t-il affirmé.
Moïse Katumbi révèle qu’ils quitteront la majorité si seulement la loi Tshiani venait à être programmée afin d’être débattue au parlement car, selon lui, c’est la ligne rouge.