Un bombardement du Mouvement du 23 mars (M23) a causé la mort de sept personnes dans le territoire de Kalehe, au Sud-Kivu, exacerbant la tension dans cette province de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), déjà éprouvée par la proximité des conflits du Nord-Kivu. L’incident tragique s’est produit mardi et a été confirmé par des sources locales le lendemain.
Archimed Karhebwa, administrateur adjoint du territoire de Kalehe, a déclaré qu’une bombe larguée depuis le territoire voisin de Masisi avait atterri au village de Kisongati, faisant sept morts, dont trois hommes, trois femmes et un enfant, et blessant six autres personnes. « La psychose gagne les habitants », a-t-il ajouté, tout en notant qu’une autre bombe était tombée la semaine précédente près de Minova, une localité où de nombreux déplacés se sont réfugiés suite aux récents combats.
Le conflit qui se déroule actuellement dans le Nord-Kivu, impliquant le M23 et soutenu par des forces rwandaises selon des accusations, a commencé à affecter gravement le Sud-Kivu, particulièrement après l’intensification des combats autour de Sake, un point stratégique situé à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Goma.
Ces récents développements soulignent l’escalade de la violence dans la région, où le M23 a repris les armes fin 2021 après des années de dormance. Le groupe rebelle a rapidement étendu son contrôle, menaçant même de cerner Goma. La semaine passée, un bombardement a visé un camp de déplacés à la périphérie ouest de Goma, faisant une dizaine de morts. Par ailleurs, le M23 a récemment pris le contrôle de Rubaya, une cité minière riche en coltan, essentiel pour l’industrie électronique.
Face à cette situation volatile, les autorités locales tentent de maintenir le calme. « Nous sommes en état d’alerte », assure M. Karhebwa, affirmant que la situation reste sous contrôle militaire et qu’aucune troupe rebelle M23 n’a été signalée dans le territoire de Kalehe pour l’instant.
Avec AFP.