Depuis quelques semaines, la République démocratique du Congo (RDC) fait face à une recrudescence de cybercriminalité. Des malfaiteurs ont usurpé l’identité de plusieurs personnalités publiques pour extorquer de l’argent en leur nom. Parmi les victimes figurent la ministre de l’Environnement et du Développement durable, Eve Bazaîba, le député Eric Tshikuma, le journaliste Christian Lusakueno, le politicien Billy Kambala ou encore l’ancien conseiller spécial du président Tshisekedi, Fortunat Biselele.
La ministre Eve Bazaîba a été parmi les premières à signaler cette fraude. Selon sa cellule de communication, des escrocs ont créé de faux comptes en son nom sur les réseaux sociaux, promettant des emplois contre de l’argent. « Faites attention à ces arnaqueurs qui usurpent mon identité par ce numéro de téléphone qui n’est pas le mien. Veillez les signaler et les dénoncer! », a-t-elle déclaré.
Le député Eric Tshikuma a également été ciblé. Dans une alerte publiée sur ses réseaux sociaux, il a indiqué qu’un réseau d’arnaqueurs utilise son nom et sa photo de profil pour soutirer de l’argent aux gens, prétendant être dans le besoin. « J’en appelle à votre vigilance et condamne fermement cet acte délictuel », a-t-il ajouté.
Fortunat Biselele, ancien conseiller spécial du président Tshisekedi, a vu son nom associé à un faux compte Twitter qui publiait des propos indécents. Ses avocats ont rapidement dénoncé cette usurpation et annoncé qu’une plainte serait déposée contre X.
Billy Kambala, secrétaire général du parti de Vital Kamerhe, a également été victime de ce type de fraude. Il a averti ses abonnés sur Twitter : « Des escrocs et arnaqueurs se font passer pour moi en demandant aux gens de l’argent. Faites attention à tout message de la sorte pour vous protéger de l’escroquerie. »
L’homme d’affaires Déo Kasongo a également été la cible des cybercriminels. Selon ses proches, des messages demandant de l’argent en son nom circulent sur WhatsApp et d’autres plateformes de messagerie.
Un cas de fraude encore plus alarmant a impliqué une fausse campagne de crowdfunding au nom de BayWa r.e., une entreprise internationale d’énergies renouvelables. La campagne, lancée en RDC, promettait des rendements élevés dans un système de type Ponzi. BayWa r.e. a pris des mesures juridiques pour mettre fin à cette escroquerie et alerter le public.
Christian Lusakueno, journaliste et directeur général de la radio TOP CONGO, a aussi été victime. Il a tweeté : « Des escrocs continuent d’utiliser mon nom et mon image pour obtenir de l’argent. Ne vous faites pas avoir. »
Les utilisateurs de la messagerie financière de Vodacom Congo ont également signalé des changements d’identité non autorisés sur leurs comptes, facilitant ainsi les escroqueries. Vodacom Congo a appelé les utilisateurs à se rendre à ses installations pour restaurer leurs identités, sans fournir d’explications claires sur ces incidents.
Les autorités congolaises, quant à elles, semblent absentes dans cette lutte contre la cybercriminalité. La RDC ne dispose pas de structure dédiée pour contrer ce fléau, laissant les citoyens et les personnalités publiques démunis face à ces attaques croissantes.
La montée en puissance de ces cyberattaques met en lumière la nécessité urgente pour le gouvernement congolais de mettre en place des mesures efficaces pour protéger ses citoyens et renforcer la cybersécurité.