KINSHASA – Christophe Mboso, une figure politique incontournable de la République démocratique du Congo (RDC), a encore une fois marqué l’histoire en étant élu 2ème Vice-Président de l’Assemblée nationale avec 379 voix sur 405 votants, malgré 26 bulletins nuls. Cette victoire intervient dans un contexte de fortes tensions politiques, mettant en lumière la résilience et la détermination de cet homme de 81 ans, qui continue de jouer un rôle clé dans la politique congolaise.
Né en 1942, Christophe Mboso est diplômé en sciences politiques et administratives de l’université de Lubumbashi. Il a commencé sa carrière politique comme commissaire politique du MPR Parti-État sous Mobutu Sese Seko en 1977, avant d’être nommé membre du comité central du MPR en 1982. En 1990, avec l’avènement de la démocratisation, Mboso cofonde le Parti démocrate et social chrétien (PDSC) avec Joseph Ileo, tout en continuant à occuper divers postes ministériels entre 1990 et 1997.
Après une candidature à l’élection présidentielle de 2006, Mboso rejoint le Front Commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila, jouant un rôle actif au sein de la coalition parlementaire majoritaire jusqu’en 2020. En décembre de cette année-là, il participe au renversement de Jeannine Mabunda Lioko, présidente de l’Assemblée nationale, et devient président du Bureau d’âge. Plus tard, il rejoint l’Union sacrée du président Félix Tshisekedi, consolidant ainsi sa position.
Cependant, la RDC traverse actuellement une crise politique majeure. Depuis la réélection de Tshisekedi en décembre, le pays n’a toujours pas de gouvernement fonctionnel, la confirmation de la Première ministre nommée étant bloquée en raison des querelles internes à l’Assemblée nationale. Cette situation a exacerbé les tensions entre Christophe Mboso et Vital Kamerhe, désigné candidat de la coalition au pouvoir pour la présidence de l’Assemblée.
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Les tensions autour de la candidature de Mboso ont culminé lors des primaires organisées pour départager les candidats. Face à la montée en puissance de Kamerhe, Mboso et ses alliés, dont Augustin Kabuya et Modeste Bahati, ont tout fait pour contrer cette candidature. Face à l’impasse, le président Tshisekedi a exigé des primaires pour départager les candidats. Kabuya a renoncé à sa candidature sous la pression, mais il a continué à manœuvrer avec Mboso et Modeste Bahati. Kamerhe a remporté les primaires, devenant officiellement le candidat de la majorité au pouvoir. Malgré cela, Mboso a refusé de s’incliner, bloquant l’élection du Bureau définitif et déclenchant une guerre silencieuse.
Les manœuvres de Mboso ont suscité l’indignation de nombreux députés, qui ont lancé une pétition pour le démettre de ses fonctions. Cependant, Mboso a persisté, essayant de former une nouvelle majorité pour contrecarrer Kamerhe. Selon des informations recueillies par POLITICO.CD, Mboso aurait cherché à rallier des députés en leur faisant des offres pour qu’ils votent contre Kamerhe.
Cette élection surprenante de Mboso au poste de 2ème Vice-Président démontre sa capacité à naviguer dans les eaux tumultueuses de la politique congolaise et à résister à toutes les tentatives de l’écarter. Malgré son âge avancé, il prouve qu’il est encore une force politique redoutable en RDC.
Christophe Mboso, malgré les controverses et les accusations, continue de jouer un rôle central dans la politique congolaise. Son élection récente est un témoignage de sa persévérance et de sa capacité à s’adapter aux défis politiques. Pour Mboso, la retraite n’est pas une option, et il semble déterminé à continuer à influencer les décisions politiques majeures en RDC