Il se tient du 16 au 19 juillet à CTICC à Cape Town en Afrique du Sud, un Forum d’investissement en énergie continentale 2024 organisé par le Conseil sud-africain des exportations sous l’égide du ministère du Commerce, de l’Industrie et de la Concurrence de l’Afrique du Sud dans le cadre de la mission d’achats et d’investissement entrants d’énergie. Organisé sous le thème : «Collaborer, renouveler et transition», ce Forum a accueilli plus de 40 délégués du secteur de l’énergie provenant de dix (10) pays du reste de l’Afrique dont la République démocratique du Congo.
En effet, l’Afrique du Sud au travers sa structure de commerce international est en train de mettre en place un cadre qui permet à ce que les pays africains puissent commencer à se soutenir mutuellement tant sur le plan technique que financier.
Ce mercredi 17 juillet, la RDC à travers la Société nationale d’électricité (SNEL), l’Agence nationale de l’électricité et des services énergétiques en milieux Rural et périurbain (ANSER) et l’Autorité Régulation du secteur de l’électricité (ARE) a présenté les projets qu’elle réalise dans les zones Rural et périurbain notamment le projet Inga.
Pour mutualiser les forces avec d’autres pays africains, les représentants de la RDC ont vanté les opportunités que présente la RDC car le taux d’électrification en RDC est plus au moins 10% et dans les zones rurales est inférieur à 1%.
«Nous avons présenté les projets que nous réalisons dans les zones rurales et périurbains. C’est clair aussi que des grandes questions reviennent sur le grand projet comme Inga. On a présenté les opportunités que présente la RDC et nous avons encouragé les banques et les privés à venir se positionner dans le marché congolais qui est énorme. Le taux d’électrification c’est plus au moins 10% et dans les zones rurales, c’est inférieur à 1% donc c’est un énorme marché, il y a beaucoup de marchés. Nous avons encouragés les entités présentes à venir se positionner dans le marché congolais», a expliqué le DGA de l’ANSER, Damien Twambilangana.
Parlant du projet Inga, il a laissé entendre que certes que la grande partie de la production de l’énergie va à l’exportation mais cette fois-ci, dit-il, il est pris en compte toutes les zones au travers lesquelles passeraient les lignes.
«Il y a un programme que nous travaillons avec la Banque mondiale qui va appuyer tous les projets de centrale hydroélectrique dans le Kongo-central, tout autour du projet Grand Inga.
D’après lui, il y a aussi une autre vision dans le grand projet Inga qui ne va pas seulement se limiter dans l’exportation mais qui va aussi à différents niveaux de servir certaines entités industrielles de la République.
«Le projet Inga est dans la zone rurale, c’est ainsi qu’il y a un certain intérêt par rapport au projet comme j’ai dit tout à l’heure avec tous les grands projets qui vont se développer tout autour. Maintenant, il faut reconnaître que Inga est un énorme enjeu, l’Égypte, l’Afrique du Sud, l’Angola, tous ces pays attendent Inga. Il y a eu déjà beaucoup de tractations qui sont faites il y a plusieurs années et qui n’ont pas abouti et cela continue, vu que Inga est enjeu important. Pour le moment, les tractations continuent. On ne sait même pas vous dire qui est le financier, qui est le développeur. Ce qui est certain que la banque mondiale est en train d’accompagner la RDC pour la redéfinition du contexte concernant Inga», a-t-il renseigné.
Pour l’autorité régulateur du secteur de l’électricité de la RDC, ils ont tenu à rassurer les différents partenaires que la République démocratique du Congo est un pays de toutes les opportunités.
«Parmi les différents projets, il y a le projet de construction de ligne de transport par exemple: pour acheminer cette électricité des zones où ils sont produits généralement les zones rurales vers le centre de consommation urbain ou même vers l’extérieur. Donc, la question ici c’est comment établir ce dialogue entre ceux qui ont des ressources financières, il y en a notamment la DBSA qui peut financer des projets. Nous en tant que régulateur, nous accompagnons ces différentes personnes dans l’obtention des titres qui vont leur permettre de venir voir ces différents financiers», a souligné le DGA de l’ARE, Marco Kuyu.
La DBSA insiste sur un projet durable
D’après Mpho Kubelo, responsable de la gestion des risques à la DBSA, pour financer un projet, l’équipe devrait avoir des détails sur la manière dont ils les présentent, comment ils les soumettent au gouvernement et le type de structuration qui se produit autour d’un projet. À cet effet, il a fait savoir que la RDC est déjà impliquée dans les projets.
«Donc, quoi que nous allions financer, cela doit être durable et cela doit avoir du sens. Et quand nous parlons de durabilité, nous parlons de tout, de la durabilité économique, de la durabilité sociale et de la durabilité environnementale. Nous devons donc nous assurer que quel que soit le projet que nous finançons, lorsque nous travaillons avec nos partenaires, ce que nous mettons en place doit être durable en fin de compte», a-t-il déclaré.
Concernant le financement, Mpho Kubelo a fait savoir que l1 DBSA finance toute l’Afrique subsaharienne.
«Nous sommes très actifs sur le continent. Nos expositions en dehors de l’Afrique du Sud s’étendent du Zimbabwe à la Zambie. Nous avons des risques importants en Angola. Nous avons l’Afrique de l’ouest, l’Afrique de l’est. Nous sommes très actifs sur ces marchés. Notre mandat nous permet donc de financer au-delà des frontières de l’Afrique du Sud sur le continent. En ce qui concerne Inga 3, c’est un projet très excitant. Je pense que le Président de l’Afrique du Sud, son Excellence, Cyril Ramaphosa et le Président de la RDC, Son Excellence, Félix Tshisekedi sont devenus des sponsors de ce projet. Et je pense qu’avec le parrainage à ce niveau, cela signifie que nous allons voir nos priorités dans le projet Inga 3 se concrétiser», a-t-il laissé entendre.
D’après Mpho Kubelo, la DBSA est engagée dans des conversations avec d’autres acteurs du secteur énergétique pour voir comment réaliser le projet Inga 3.
«C’est un gros projet, mais nous pensons que ce n’est pas impossible à réaliser. Nous pensons que si nous parvenons à réussir Inga, alors nous allons résoudre une partie importante des défis énergétiques que nous rencontrons sur le continent. Inga est donc un projet très excitant. Nous y tenons. Nous nous engageons et examinons comment nous pouvons le mettre en place et comment le rendre finançable et durable afin que nous puissions fournir l’énergie de ce projet», a-t-il indiqué.
L’Afrique du Sud se dit impliquée pour aider la RDC
Lebohang Mosetu, le Souscripteur de l’Export Credit Insurance Corporation d’Afrique du Sud (ECIC) —qui appartient à 100% au ministère du Commerce et de l’industrie sud-africain, a rappelé qu’entre 2016 et 2017, ils ont fait le projet d’expansion prépayé en RDC où ils étaient fortement impliqués dans des projets miniers dans la région du Katanga, Lubumbashi, Metorex et la mine de cuivre de Kamoto.
«Nous avons donc été très impliqués dans l’exploitation minière à cette époque là. Mais récemment, nous avons réalisé un projet d’expansion prépayé avec la Banque de développement d’Afrique du Sud (DBSA). Nous étions fortement investis en RDC. Nous avons pris une position ferme pour aider la RDC. Même maintenant, vous pouvez le constater avec la quantité de militaires que l’Afrique du Sud a envoyé au Nord-Kivu pour tenter de stabiliser la région», a-t-il fait remarquer.
Actuellement, dit-il, ils étudient un projet d’une valeur d’environ 340 millions de dollars dans le domaine des infrastructures de transport. À cet effet, Lebohang Mosetu a laissé entendre qu’entre l’Afrique du Sud et la RDC, il y a de bonnes relations politiques bilatérales tout en soulignant qu’ils considèrent la RDC comme l’Afrique du Sud.
«L’intention est d’étendre le projet d’expansion prépayé. Mais, comme vous le savez, lorsque nous examinons une transaction, nous l’examinons d’un point de vue politique, des aspects sociaux. Et la plus grande partie est la viabilité et la bancabilité. Maintenant, l’intention est d’examiner l’expansion. Mais nous devons évidemment nous occuper de ces questions : est-ce qu’ils obtiennent? L’objectif principal des compteurs prépayés est-ce que les gens paient ? Vous savez comment la SNEL gère-t-elle les compteurs et tout ça. Mais, l’intention est de l’étendre aux zones qui peuvent se permettre de payer ces compteurs prépayés», a-t-il déclaré.
Passant en revue le projet Inga 3, Lebohang Mosetu a expliqué qu’ils ont manifesté l’intérêt pour Inga 3 parce qu’il y avait un élément de surplus de puissance arrivant à ESCOM car, dit-il, l’Afrique du Sud souffre également de délestage à cause des subtilités et des problèmes de la ligne de transmission.
Le Souscripteur de l’ECIC estime qu’il y a une guerre pour Inga 3 tout en rétorquant que s’il a d’autres projets viables et bancables qui pourraient être développés en RDC, ils vont investir 340 millions de dollars sur les routes puisque, indique-t-il, l’Afrique a donc besoin d’énergie parce qu’elle souffre de pauvreté énergétique.
«Le South African Power Pool a développé ce qu’on appelle la salle de guerre, où ils envoient des experts pour essayer de voir s’ils peuvent retirer Inga 3, parce que nous comprenons les avantages d’Inga 3. Comme je l’ai dit, à un moment donné, ESCOM a signé une lettre d’intérêt de 800 mégawatts pour obtenir l’électricité d’Inga 3. Nous ne pouvons donc pas fuir cela parce que nous parlons d’énergies renouvelables et d’hydroélectricité. Qui ne veut pas de ça ? Parce que nous savons ce que le barrage Inga peut apporter, et vous regardez la Zambie, vous regardez où la ligne arrivera jusqu’à ce qu’elle atteigne l’Afrique du Sud. Comme je l’ai dit, cela peut même aller en Europe. C’est donc quelque chose qu’on attend que cela se produise», a conclu Lebohang Mosetu, Souscripteur de l’Export Credit Insurance Corporation d’Afrique du Sud.