La Cour de cassation a condamné trois hauts magistrats du Haut-Lomami à 7 ans de servitude pénale principale (SPP) pour corruption, concussion et blanchiment de capitaux. Ce verdict, rendu dans la nuit du 7 octobre dans la grande salle d’audience Marcel Lihau, a été salué par le Procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde Mambu, qui s’est exprimé à l’issue du procès.
«Aujourd’hui le verdict est tombé. Il porte la peine de 7 ans accouplée aux peines complémentaires. Je suis satisfait dans la mesure où c’est encore un signal donné aux magistrats qui doivent absolument rentrer dans les rangs selon la vision du chef de l’Etat », a-t-il déclaré devant la presse.
Dans la foulée, il a exprimé sa détermination d’aller jusqu’au bout « pour en découdre avec toutes les antivaleurs qui gangrènent encore la magistrature».
Dans un effort de transparence et d’accessibilité, le Procureur général a annoncé le lancement imminent d’un site web pour le Parquet général près la Cour d’appel, ainsi que la mise en place de numéros verts permettant à la population de signaler en temps réel les cas de corruption.
«C’est pour moi l’occasion de demander à toute la population que dans deux jours nous allons lancer le site web du Parquet général près la Cour d’appel nous allons aussi vous redonner les numéros verts auxquels vous pourriez nous atteindre en temps réel pour que la justice fasse le travail au moment opportun. J’espère qu’avec tous ces moyens, il y aura moyen de juguler tant soit peu le phénomène corruption», a annoncé Firmin Mvonde.
Les condamnés, dont le premier président de la Cour d’appel du Haut-Lomami, Emmanuel Tombo Tombola, et les juges Moïse Kimbami Nsuala et Nicolas Osthudi Asanga, ont été reconnus coupables d’avoir perçu des pots-de-vin et détourné des fonds. L’affaire a éclaté suite à la diffusion d’un enregistrement audio compromettant, dans lequel les juges se disputaient une somme de 35 000 dollars américains.
En plus des peines de prison, le tribunal a ordonné la confiscation d’importantes sommes d’argent présentes sur les comptes bancaires des condamnés au profit de l’État congolais. Certains des prévenus se sont également vu interdire l’exercice de leurs droits civiques pour une durée de 5 ans après l’exécution de leur peine.
Cette affaire n’est pas isolée. À Kolwezi, dans la province du Lualaba, d’autres cas de corruption impliquant des avocats et des justiciables sont actuellement en instruction. Le Tribunal de grande instance de Kolwezi a notamment condamné une prévenue à 15 ans de SPP, à une amende d’un million de francs congolais et à la confiscation de 40 000 dollars américains pour corruption.
Ézéchiel TM