La situation de la REGIDESO a été présentée comme l’une des urgences majeures du secteur de l’eau en République démocratique du Congo. Lors de la 69ᵉ réunion du Conseil des ministres, tenue vendredi 5 décembre à Kinshasa, le ministre des Ressources hydrauliques et de l’Électricité a dressé un diagnostic préoccupant : près de 40 % du volume d’eau produit se perd dans un réseau vieux de plus de 50 ans.
À cette vétusté, s’ajoutent des difficultés structurelles persistantes : manque de pièces de rechange, insuffisance d’équipements de réseau, tarification trop faible engendrant une perte de 0,37 USD par mètre cube vendu, et arriérés de factures de consommation de l’État. Autant de facteurs qui asphyxient financièrement l’entreprise publique.
Face à ces défis devenus critiques, le ministre a insisté sur la nécessité de réviser la tarification, estimant qu’un ajustement permettrait d’améliorer sensiblement les recettes de la REGIDESO. Des ressources additionnelles seront mobilisées pour mettre en œuvre un Plan d’urgence dans les six prochains mois.
Selon le compte rendu du Conseil des ministres, ce plan comprend l’achat d’équipements et de pièces de rechange, la lutte contre les érosions menaçant les conduites, l’acquisition de matériel d’intervention rapide ainsi que des travaux urgents sur les réseaux. Il prévoit également l’amélioration du rendement hydraulique par le remplacement de vannes et de débitmètres dans les réseaux primaires et secondaires, ainsi que la réhabilitation des conduites endommagées par des travaux de construction à Kinshasa.
Un second dossier sensible concerne la mise en service définitive de la centrale hydroélectrique de Kakobola. Le ministre a confirmé que les conditions techniques et financières sont désormais réunies. Toutefois, le recrutement, dans les délais requis, d’un exploitant chargé de la gestion durable du site demeure un défi.
« Compte tenu de la nature stratégique de la centrale pour le Kwilu, j’ai sollicité l’autorisation de recourir à une entente directe afin de constituer un consortium prêt à assurer son exploitation », a expliqué le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya.
La réussite du plan d’urgence dépendra, enfin, du respect des engagements de l’État inscrits dans le contrat de performance, notamment le paiement de ses propres consommations et l’adoption d’un nouveau tarif socialement différencié. Le Conseil a pris acte de la note d’information, estimant que l’entente directe permettra d’accélérer la mise en service de Kakobola et de garantir rapidement un exploitant qualifié, dans un contexte de délais particulièrement serrés.
Albert Einstein M
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