Le Général-Major Sylvain Ekenge, porte-parole des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), a été suspendu de ses fonctions ce lundi 29 décembre 2025 à Kinshasa, sur décision du Chef d’État-Major général de l’armée.
Selon l’Agence congolaise de presse (ACP), cette mesure disciplinaire fait suite à des propos jugés controversés et discriminatoires à l’égard de la communauté tutsi. Le haut gradé aurait tenu des déclarations mettant en cause les femmes tutsi, évoquant un supposé stratagème visant à instaurer une « suprématie » communautaire par le biais de la natalité. Des propos en totale contradiction avec les appels répétés du président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo en faveur de l’unité nationale et de la cohésion sociale.
Avant même l’annonce officielle de la suspension, une vague d’indignation s’est propagée tant au niveau national qu’international. Sur le réseau social X, le diplomate belge Maxime Prévôt a vivement condamné ces déclarations, les qualifiant d’inacceptables pour un représentant officiel.
« C’est absolument indigne de la part d’un représentant officiel. Je les condamne avec la plus grande fermeté. Tout discours de haine doit être rejeté en toutes circonstances. La concorde nationale ne peut se construire que dans un esprit d’inclusion de toutes les communautés », a-t-il écrit.
Cette stigmatisation, régulièrement invoquée par certains mouvements rebelles comme l’un des facteurs du conflit dans l’Est du pays, pourrait contribuer à l’exacerbation des tensions actuelles. La réaction de Bertrand Bisimwa, proche allié de Corneille Nangaa, laisse déjà entrevoir un nouvel argument susceptible d’alimenter la rhétorique rebelle.
Par cette suspension, les autorités congolaises entendent non seulement calmer les esprits, mais aussi réaffirmer leur détermination à combattre fermement tout discours de haine susceptible de fragiliser la cohésion nationale.
Azarias Mokonzi
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