La communauté « Nande » a manifesté aujourd’hui devant le Palais du peuple avant de déposer un mémo aux deux chambres du parlement sur la situation sécuritaire au Nord-Kivu en général et le conflit hutu-Nande en particulier.
« La communauté Nande demande à cette rentrée parlementaire, en mars 16, de programmer la traque des génocidaires rwandais sur notre territoire et le retour des réfugiés rwandais dans leur pays. Nous en avons assez. » C’est ce qu’on peut lire sur des tracts qui sont distribués ainsi que les banderoles déployées par l’Association culturelle Nande « Kyaghanda-Kinshasa ASBL.»
Paulin Kamate, président de la Communauté Nande de Kinshasa, interviewée par Politico.cd
« Notre communauté est victime des massacres perpétrés par des Rwandophones du Nord-Kivu. Nous sommes venus demander qu’une commission d’enquête soit mise en place pour plus de lumière sur ces massacres. On ne peut pas tuer autant des personnes comme si l’Etat congolais n’existait pas. Il faut que cette question soit programmée au parlement pour que la population soit informée de ce qui se passe dans les territoires de Beni et de Lubero ».
Le député Crispin Mbingu, député élu de Butembo Monusco
« Nous dénonçons aussi l’immobilisme de la MONUSCO qui ne respecte pas son mandat qui est celui d’empêcher ces massacres. Nous irons aussi auprès du représentant du Secrétaire général de l’ONU avec un autre mémorandum ».
Le député Bitakwira, élu d’UVIRA
« Nous supposons que ce sont des forces qui viennent des pays voisins. Il faut que ça s’arrête. C’est une façon de responsabiliser en même temps le Président de la République, le gouvernement et le parlement »
Bitakwira pointe du doigt les pays voisins
« Les pays voisins ne nous laisseront pas en paix tant que nous ne serons pas à mesure de protéger nos frontières. Quand nous même nous ne savons qui est congolais et qui ne l’est pas. N’importe qui peut entrer dans ce pays et devenir directement congolais »
Plusieurs députés élus d’autres contrées sont venus apportés également leur solidarité, a constaté le journaliste de Politico.cd
Pour rappel, Vital Kamerhe a été reçu par Augustin Matata ce 8 mars 2016. Le président de l’UNC s’est entretenu avec le 1er ministre sur la situation sécuritaire au Kivu. Au sortir de cette rencontre, Kamerhe a affirmé craindre l’infiltration de cette partie du pays par des assaillants venus également des pays voisins.
« Il ne faut pas attendre que le mal deviennent cancéreux pour agir. Où se trouve l’autorité de l’État et la Monusco? La population veut que les assaillants capturés soient jugés sur place. Il ne faut pas laisser la situation s’empirer.