Jusque-là silencieux, l’ancien président angolais Edouardo dos Santos, qui est toujours le chef du MPLA, est sorti de sa réserve mardi pour adresser un conseil de modération au nouveau chef de l’Etat.
« Les changements sont nécessaires mais ne devraient pas être aussi radicaux« , a-t-il déclaré benoîtement en ouvrant devant la presse une réunion du bureau politique du parti.
M. Lourenço lui a répondu mercredi, devant le même auditoire, en promettant de continuer à lutter contre la corruption. « Le gouvernement fournira toutes les garanties aux entrepreneurs étrangers qui investissent dans le développement de l’Angola (…) afin qu’ils ne perdent pas cet argent », a-t-il promis.
Le grand ménage engagé par le nouveau président angolais Joao Lourenço contre les intérêts de son prédécesseur Jose Eduardo dos Santos suscite des tensions au sommet en Angola, où les deux hommes se sont livrés à une passe d’armes publique inédite.
M. dos Santos a quitté la présidence à la suite des élections générales d’août dernier, après trente-huit ans d’un règne sans partage pendant lequel il a mis l’économie du pays en coupe réglée au profit d’une poignée de proches.
Issu du même Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA), M. Lourenço lui a succédé et a congédié ces dernières semaines nombre de proches de l’ancien président de la tête des institutions et entreprises publiques.
Pendant sa campagne électorale, M. Lourenço s’était engagé à relancer l’économie en crise du pays, à la population parmi les plus pauvres de la planète malgré sa manne pétrolière, notamment en mobilisant les investisseurs étrangers.
Symbole du népotisme reproché à l’ancien régime, Isabel dos Santos, la fille de l’ex-président, a été limogée le mois dernier de la direction de la compagnie pétrolière nationale Sonangol, en difficulté pour cause de baisse des cours du brut.
Elle a vivement démenti sur Twitter avoir été initialement nommée pour ses seuls liens familiaux et récusé les « polémiques politiques ».
Avec AFP.