Le renvoi de Jose Filomeno dos Santos est une nouvelle illustration de la politique entreprise par Lourenço pour marginaliser les alliés de son prédécesseur au sein des
structures du pouvoir.
M. dos Santos, 75 ans, a quitté la présidence à la faveur des élections générales d’août dernier après trente-huit ans d’un règne sans partage pendant lequel il a mis l‘économie du pays en coupe réglée au profit d’une poignée de proches.
Issu du même Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA), M. Lourenço lui a succédé et a congédié ces dernières semaines de nombreux barons de l’ancien régime.
Jose Eduardo dos Santos, qui est resté le patron du MPLA au pouvoir, s’en était publiquement ému le mois dernier en déplorant des décisions à ses yeux trop “radicales”.
“Je ne vois aucune tension dans nos relations”, a assuré lundi M. Lourenço lors d’une conférence de presse donnée à l’occasion de ses cent premiers jours à la tête du pays.
“Le président du Parti est guidé par les statuts du parti, en tant que président de la République, je cherche à respecter et à obéir à la Constitution”, a-t-il ajouté, précisant avoir des “relations de travail normales” avec l’ancien chef de l’Etat.
M. Lourenço a fait campagne en promettant d‘éradiquer la corruption et de relancer l‘économie du pays, en panne depuis la chute des cours du pétrole, sa principale ressource, en 2014.
Symbole du népotisme reproché à l’ancien régime, Isabel dos Santos, la fille de l’ex-président, a été limogée le mois dernier de la direction de la compagnie pétrolière nationale Sonangol, en difficulté pour cause de baisse des cours du brut.
La Sonangol a indiqué enquêter sur des mouvements de fonds jugés suspects ordonnés par Mme dos Santos.
M. Lourenço a démenti toute motivation politique à son départ. “La personne remplacée ne faisait pas partie de l’opposition”, a plaidé lundi le chef de l’Etat.
Interrogé par la presse, M. Lourenço s’est refusé à tout commentaire sur l’avenir à la tête du MPLA de M. dos Santos, qui avait promis en 2016 de prendre sa retraite politique en 2018. “C’est à lui de dire s’il le fera, s’il respecte sa promesse”, a-t-il dit.