Dans un communiqué de presse publié ce vendredi à Londres, l’ONG Amnesty International s’insurge contre la détention de plus de 60 réfugiés congolais, arrêtés il y a une année dans le camp de Kiziba, au Rwanda. Ils sont également accusés de «violence contre les autorités publiques»
« Les policiers qui ont tiré sur des réfugiés congolais qui protestaient contre la réduction des indemnités de subsistance et le soutien dont ils bénéficiaient doivent faire l’objet d’une enquête et doivent répondre de leurs actes », a déclaré Amnesty International, un an après la mort d’au moins 11 réfugiés dans la ville de Karongi et le camp de réfugiés de Kiziba dans l’ouest du Rwanda.
Bien qu’aucune enquête officielle n’ait été publiée sur l’assassinat de manifestants, au moins 63 réfugiés font l’objet d’accusations liées aux manifestations, allant de « participer à et organiser des manifestations illégales » à « la diffusion de fausses informations dans le but de créer une opinion internationale hostile contre le gouvernement rwandais lit-on dans ce communiqué.
« Au lieu d’accuser les réfugiés de ternir l’image du Rwanda, les autorités devraient enquêter sur la mort de 11 réfugiés au cours d’une manifestation organisée par des officiers de police et demander des comptes aux responsables de ces assassinats » , a déclaré Sarah Jackson, directrice adjointe d’Amnesty International pour l’Afrique orientale, la corne et les Grands-Lacs Africains cité dans le document reçu par POLITICO.CD.
Un nouveau briefing d’Amnesty International intitulé « Rwanda: Enquêter sur l’assassinat de réfugiés », condamne le manque d’enquêtes sur le comportement d’agents de police ayant fait usage de la force meurtrière contre les manifestants réfugiés au bureau de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) à Karongi et au camp de réfugiés de Kiziba 22 février.
Le 20 février, des centaines de réfugiés congolais ont marché à 15 km du camp de réfugiés de Kiziba pour protester contre la réduction de l’aide reçue de l’UNHCR, exigeant soit d’être rapatriés en République démocratique du Congo (RDC), soit de déménager dans un autre pays.