L’armée congolaise doit revoir sa stratégie face aux rebelles ADF. Voilà ce que pense Nicaise Kibel’bel Oka, journaliste et auteur du livre « RD.Congo: les forces armées face à la guerre non-conventionnelle ».
Pour lui, le mieux serait de penser à la formation des forces spéciales en vue de combattre ce qu’il qualifie de « terrorisme islamiste » à Beni.
Nicaise Kibel’bel à tout de même invité l’armée à pouvoir s’adapter aux mode opératoire de l’ennemi (ADF-Nalu) en vue de le vaincre.
« Quand les FARDC sont venues aux fronts, elles ne connaissaient pas l’ennemi. Elles sortaient victorieuses de la guerre contre le M23, ils arrivent au front et disent nous venons combattre les rebelles ougandais. C’est vrai que les ADF sont venus de l’Ouganda mais après 20 ans ils ne sont plus ougandais. Donc les opérations n’en finissent pas parce-que au départ l’État-major qui a planifié les opérations n’a pas connu l’identité de l’ennemi. » a-t-il révélé devant la presse à Goma.
Nicaise pense que dans le terrorisme, l’enjeu principal reste la population qu’il faut faire autour d’elle pour venir à bout de l’ennemi.
« Dans le terrorisme l’enjeu principal c’est la population. La Monusco est venue défendre la population, l’armée est la pour défendre la population, les ADF sont là aussi pour la population, ils ont besoin de la population pour grossir leurs rangs » a indiqué Nicaise.
« Mais les ADF ont l’avantage puisqu’ils ont vécu avec cette population. Dans la guerre le renseignement joue le plus grand rôle. Et ici le paradoxe est que c’est la population qui est au centre des renseignements,hors elle est terrorisée par les ADF. Elle est aussi convaincue qu’elle est mieux protégée quand elle est avec les ADf que quand elle est avec les Fardc ou les casques bleus. Voilà ce qui crée problème, d’où il faut changer toute la stratégie de notre armée, créer des brigades ou unités spéciales qui vont infiltrer l’ennemi » a-t-il ajouté.
Des puis 2014, les ADF tuent par armes et machettes la population de Beni, et depuis, l’armée mène des opérations contre l’activisme de ce groupe armé. Pendant les phases préparatoires de ces opérations et au cours de leur déroulement, plusieurs officiers de l’armée ont perdu la vie, entre autres le général Bahuma Ambamba et le colonel Mamadou Ndala.