Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté ce vendredi 12 mars 16 une résolution, la première du genre, qui s’attaque aux abus sexuels commis par les Casques bleus. C’est pour la première fois que le Conseil de sécurité adopte ce type de résolution.
Pour rappel, l’ONU a inventorié l’année dernière 69 cas d’abus sexuels qui auraient été commis par ses Casques bleus. Dans 19 cas au moins, les victimes étaient des mineurs. En tout, des soldats ou policiers de 21 pays sont mis en cause, avec en tête la RDC (7 cas), le Maroc et l’Afrique du Sud (4 cas). Suivent le Cameroun, le Congo-Brazzaville, le Rwanda et la Tanzanie (3 cas chacun). Bénin, Burkina Faso, Burundi, Canada, Gabon sont concernés par 2 cas chacun.
En novembre cinq soldats du contingent congolais au sein de la Minusca (RCA) avaient été accusés d’agressions sexuelles contre cinq femmes, après que trois Casques bleus congolais eurent été accusés d’avoir violé trois jeunes femmes dont une mineure. Les enquêtes des autorités judiciaires congolaises sur ces affaires ont débouché sur des non-lieux.
L’ONU avait alors décidé début janvier de se séparer de l’ensemble des Casques bleus des Forces armée de la RDC au sein de la Minusca (RCA) en estimant que les troupes congolaises « ne répondaient que partiellement aux exigences de l’ONU en matière d’équipement, de contrôle du recrutement et de niveau de préparation au combat ».
La résolution proposée par les USA, prévoit notamment de rapatrier des contingents entiers de Casques bleus en cas de soupçon d’abus sexuels ou d’exploitation sexuelle. Le texte ajoute que si un pays ne prend aucune mesure contre ses soldats fautifs, il pourra même être écarté totalement des opérations de maintien de la paix.