La tension électorale Congo-Brazza est encore vive. Hier encore c’était une journée de grève générale à l’appel de cinq candidats malheureux à la présidentielle du 20 mars. Selon les opposants, ce n’est qu’une première. A Kinshasa, on suit avec intérêt. Politico.cd s’est entretenu avec Martin Ziakwau Lembisa, Internationaliste et chercheur en Relations internationales.
« Il existe entre la RDC et ses voisins une sorte d’interdépendance sécuritaire de telle sorte que l’instabilité politique dans un Etat peut avoir des effets d’entrainement sur ses voisins. Surtout pour notre pays qui traverse une crise politique basée sur la question électorale en plus de l’instabilité sécuritaire à l’Est. La consolidation de la sécurité en RDC dépend de nos voisins, notamment le Congo Brazza. On ne sait pas encore déterminer si ce qui se passe au Congo d’en face se réalise pour déstabiliser le pouvoir en place ou pour consolider ce pouvoir. Le gouvernement de la RDC doit être en tout état de cause éveillé, doit redoubler des efforts à travers les services spéciaux, services de renseignements pour suivre ce qui se passe en face de nous afin que ça ne puisse pas avoir des conséquences fâcheuses ici. Mais le grand problème dans tout ça ce n’est pas l’extérieur. Il faut d’abord savoir comment on compte gérer notre propre contexte politique. Tant qu’on ne peut pas bien gérer l’interne, on ne saura pas contenir ce qui vient de l’extérieur. Autant les autorités doivent prendre des dispositions pour contenir les conséquences qui pourraient provenir du Congo d’en face, autant elles doivent créer des conditions pour faire en sorte que la situation interne ne puisse donner accès aux conséquences fâcheuses venant de ‘extérieur. »
Martin Ziakwau Lembisa enseigne notamment à l’IFASIC. Il est également auteur de « L’accord-cadre d’Addis-Abeba dans la région de grands lacs. Portée et incidence sur la République Démocratique Congo »