Michel Losembe a été remplacé à la tête de la BIAC par Anne Mbuguje. Losembe, en fonction depuis janvier 2013, restera en fonction jusqu’à mi-avril. Politico.cd est entré en possession du dernier mail envoyé aux employés de la BIAC par Losembe. On y lit sa volonté de se battre jusqu’à la fin.
Chers collègues,
Suite à la décision du Comité de Direction de la BIAC de suspendre les activités de la Banque à compter du vendredi 25 mars à 12 heures, je me dois de vous tenir informés de la situation de notre établissement.
Depuis la fin du mois de février, la Banque Centrale du Congo a progressivement supprimé notre ligne de refinancement plafonnée mensuellement en moyenne à hauteur de 40 milliards de francs congolais. La BIAC recourait jusqu’alors à la Banque Centrale du Congo, comme prêteur en dernier ressort et conformément aux dispositions réglementaires, pour compenser le gap entre nos dépôts composés à 77 % en dollars et notre forte contribution à l’économie congolaise en monnaie nationale, notamment auprès des administrations et entreprises publiques (30 % de notre portefeuille de crédits contre une moyenne inférieure de 10% pour le reste de la profession). Ce refinancement permettait aussi à la BIAC de constituer la réserve de liquidité obligatoire et exclusivement en monnaie nationale à hauteur de 7 % à 8 % du total de nos dépôts.
Face à cette situation temporaire, le Gouvernement et la Banque Centrale du Congo – soucieux de maintenir les équilibres monétaires – et la BIAC – déterminée à contribuer activement au financement de l’économie congolaise – ont su trouver des solutions alternatives.
La BIAC a en effet obtenu des avancées notoires sur des opérations de réescompte de la Banque Centrale du Congo et de garanties sur certaines créances publiques afin d’améliorer ses ratios prudentiels et pouvoir ainsi générer d’autres sources de financement. Ces avancées ont été élaborées et finalisées ces derniers jours en étroite collaboration avec le Gouvernement et la Banque Centrale du Congo, que la BIAC tient à remercier officiellement.
Aussi, au terme de l’audit de la Banque Centrale du Congo et contrairement à certaines rumeurs malveillantes, la BIAC n’a pas subi de retraits massifs et conserve toutes ses marges de manœuvre. En revanche, la BIAC a estimé que le week end de Pâques offrait une opportunité pour la mise en œuvre des mesures de refinancement qui impliquaient une réorganisation interne entre les différentes agences du réseau et les cash points. Les activités reprendront graduellement à partir du lundi 28 mars.
Avec l’appui du Conseil d’Administration de la BIAC, nous sommes déterminés à poursuivre et achever le plan de redressement, entamé il y a trois ans, qui consiste à redonner de la force à notre institution en améliorant notamment la qualité de son bilan ainsi qu’en modernisant ses méthodes de gestion. Notre actionnaire a également engagé une stratégie d’abondement en fonds propres, qui passe non seulement par l’apport direct de capital mais aussi par la recherche active d’un partenaire de référence et d’un nouvel investisseur.
Troisième banque du pays, la BIAC reste donc ambitieuse et dispose de solides arguments. De fait, avec plus de 400 000 comptes fin 2015 contre 366 000 fin 2014, la BIAC a vu son total de bilan (511 milliards de francs congolais ou 563 millions de dollars en 2015 selon des résultats provisoires et avant certification du commissaire au compte), ses encours de crédits (288,9 milliards de francs congolais) et de dépôts (399,7 milliards de francs congolais dont 245,3 milliards détenus par de petits épargnants) en hausse significative par rapport à l’année précédente. Avec plus de 85 milliards de francs congolais de financements au secteur public (administrations et entreprises publiques, salariés), la BIAC traduit concrètement son appui au Gouvernement dans ses réformes en faveur d’un développement économique solide et d’une croissance inclusive.
Rien ni personne ne pourra nous stopper dans cette volonté. Je compte sur vous pour rester mobilisés malgré les tentatives de déstabilisation dont nous faisons l’objet. Grâce à vous, la BIAC restera ce qu’elle a toujours été : une banque universelle leader en République démocratique du Congo.
Recevez, chers collègues, mes cordiales salutations.
Michel
Michel B.Losembe
Directeur General – CEO