Moise Katumbi de passage à Bruxelles s’est confié il y a trois jours à nos confrères de la Libre Belgique. Il a notamment expliqué le contexte de l’accident qu’il a connu en janvier dernier.
Et il y a deux mois, vous avez été victime d’un accident bizarre…
Oui. Un minibus a brûlé la priorité et a foncé sur ma jeep sans freiner. Il était vide en pleine heure de pointe, ce qui n’arrive jamais à Lubumbashi ! De plus, il venait de faire le plein, ce qui n’arrive jamais non plus aux chauffeurs de minibus parce qu’ils n’ont pas assez d’argent à la fois pour payer 80 litres d’essence. Autres indices troublants : le chauffeur a été récupéré, après l’accident, par une voiture qui me suivait depuis mon domicile – car je suis surveillé par les autorités maintenant. Et quand nous avons réussi à retrouver l’hôpital où il était soigné, il a disparu. Enfin, comme moi-même j’avais très mal au cou, j’ai demandé un avion médicalisé pour me faire soigner en Afrique du Sud; il n’a pas eu l’autorisation d’atterrir, ce qui n’était jamais arrivé. J’ai fait 300 km de route pour aller prendre cet avion en Zambie. Mais tout ça ne me fera pas faire marche arrière. Je vais continuer ma lutte politique. En respectant tout le monde.
Vous subissez des entraves à vos activités politiques ?
Le Haut-Katanga, aujourd’hui, semble en état de siège. Si je vais en ville, en cinq minutes, c’est plein de policiers et militaires en armes pour disperser les gens; ils ont peur que je m’adresse à la population. Le 8 mars, je voulais aller à la messe à la basilique; le service de renseignement a demandé au curé de la fermer; il a refusé. Quand je suis arrivé, la basilique était encerclée comme si nous étions en guerre ! Il y avait au moins vingt jeeps… Ces intimidations, que je ne suis pas seul à subir, sont en train de décrédibiliser le pays.
52 ans, Moise Katumbi a été désigné candidat à la prochaine Présidentielle par la plateforme de l’opposition G7.