Plusieurs opposants se déclarent candidats à la Présidentielle de 2016. Katumbi a été choisi par le G7, Kamerhe est déclaré candidat de l’UNC, Fayulu de l’Ecidé, Matungulu pour Congo Na Biso et Etienne Tshisekedi est considéré comme le candidat naturel de l’UDPS. Moise Katumbi et Kamerhe évoquent les primaires pour dégager une candidature unique de l’opposition, mais la gestion des ambitions des uns et des autres ne rendra pas la tâche facile. Interrogé par Politico.cd, le politologue et internationaliste Alexis Mbikayi apporte un éclairage.
Candidatures déclarées. Est-ce une surprise ?
« En politique, c’est tout à fait normal que l’on puisse avoir autant des candidatures à la magistrature suprême. C’est la pluralité, la démocratie. Ce n’est pas une surprise de voir chaque grand parti politique de l’opposition déclarer son leader comme présidentiable. On s’y attendait déjà au regard de la situation politique de l’heure. »
Candidature unique de l’opposition ? Ça ne sera pas facile.
« Il sera difficile pour l’opposition de trouver un consensus afin de présenter une candidature commune. Tshisekedi ne voudra laisser tomber ces longues années de lutte au profit de Katumbi ou de Kamerhe. On se rappelle que lors de la Conférence nationale souveraine il avait refusé de nouer des alliances avec qui que ce soit. Le leader de l’UDPS n’est pas, à mon avis, un rassembleur. Je ne vois pas les autres se ranger derrière lui. Mais le président de l’UDPS n’est plus aussi fort qu’avant. Il est déjà affaibli par le poids de l’âge. Il n’a plus toute sa vigueur. Quant au reste de candidats, ce sont presque des oiseaux de même plumage. Pour la plupart, ils viennent tous de la Majorité présidentielle (Kamerhe et Katumbi). Ceci risque de peser sur eux. Leur passé risquerait de le rattraper.
2016 est-il différent de 2011 et 2006 ?
« En général, les clivages politiques de l’heure sont presque pareils à ceux de 2006 et 2011. On a toujours une diversité de candidatures de l’opposition face à un candidat de l’autre bord. En 2011, Kengo a appelé tout le monde à s’unir autour d’une seule personne mais en vain. Je crains que ça se reproduise encore aujourd’hui. En bref, il est difficile que l’opposition parvienne à un consensus pour trouver un candidat commun. 2006 et 2011 en sont les exemples patents. C’est pour cela que l’ex-président Sénégalais Abdoulaye Wade avait déclaré que la classe politique Congolaise est encore immature ».
Alexis Mbikayi a notamment co-écrit : La démocratie : théories, principes et fondements. Application à la RDC. Article paru dans Les Cahiers Congolais de Communication (vol. x) chez L’Harmattan.