Journaliste en danger (JED) dit s’inquièter « de la multiplication des menaces et des interférences des responsables de l’Agence Nationale des Renseignements Congolais (ANR) dans le travail de la presse à Kinshasa, capitale de la RDC, et dans les provinces. »
Selon les témoignages recueillis par JED, Léon Nzita, directeur de la Radio Communautaire de Boma (RCB), station émettant à Boma, ville située à plus de 100 Km de Matadi, chef-lieu de la province du Kongo Central (ouest de la RDC), a été interpellé pendant 8 heures, le mardi 26 juillet 2016, au poste local de l’ANR pour avoir accordé la parole à un député national de l’opposition qui a commenté l’actualité politique de l’heure et critiqué la gestion du gouverneur de province, Jacques Mbadu.
L’interrogatoire du journaliste a tourné au tour de l’émission intitulée « Cartes sur table » qu’il a tournée à Kinshasa, le vendredi 22 juillet 2016, et diffusée sur les ondes de la RCB le dimanche 24 juillet 2016 à 20 heures. Léon Nzita a eu comme invité le député Adrien Poba qui a déclaré que le Rassemblement de l’opposition congolaise ne participera pas au dialogue national convoqué par le Président Joseph Kabila avant d’accuser le Gouverneur de la province du Kongo Central d’être, notamment, à la base de l’insécurité qui sévit à Boma où le phénomène Kuluna (bandits opérant à armes blanches, ndlr) refait surface sous l’impuissance de la police nationale congolaise.
Contacté par JED, Léon Nzita a déclaré qu’il a été privé de sa liberté de 9 heures à 17 heures et qu’il a été relâché après avoir payé à l’ANR une caution de 100. 000 Francs Congolais (équivalent à 100 dollars américains). « Le responsable local de l’ANR nous a reproché de transformer notre radio à une tribune de l’opposition. Il n’a pas apprécié le passage du député Adrien Poba à notre média. J’ai refusé de signer le procès-verbal qui m’a été présenté en me défendant que la RCB est au service de la communauté. », a expliqué Léon Nzita.
Journaliste en danger (JED) proteste contre cette séquestration du journaliste dans les installations de l’ANR et dénonce une intrusion illégale de ce service de sécurité dans le travail de la presse.