Le mystère Léon Kengo wa Dondo. Né Léon Lubicz, d’un père médecin juif polonais formé à l’université de Liège, et d’une mère métisse congolo-rwandaise, il deviendra le premier à être célèbrement assimilé aux rwandais. Détenteur du record de longévité au poste du Premier ministre en République démocratique du Congo, avant de se faire détrôner par Augustin Matata Ponyo, l’homme, qui a fait l’essentiel de sa carrière sous Mobutu, va allègrement sur ses 82 ans, qu’il fêtera le 22 mai.
Sa présentation de candidat Président de la République en 2011 sur Radio France Internationale dit tout de lui. Trois fois Premier ministre de Mobutu, il est parvenu « à ne pas couler avec le régime du maréchal grâce à une qualité que tous les congolais lui reconnaissent : sa rigueur de gestionnaire. »
Dans le système Mobutu, Kengo et son alter-ego Seti, deux zaïrois au teint clair, étaient visiblement le fer de lance. Un duel avec Luambo Makiadi, alors qu’il était Procureur général de la République, sera son seul fait médiatique dans la case à potins. « Il nous a fait, il a fait de nous ce que nous sommes. Mais, il ne nous a pas fait sans nous; avec nous« , dira-t-il de Mobutu, dans une interview avec Kibambi Shintwa à son retour au pays après son exile.
Il clame néanmoins toujours sa fidélité au Maréchal. « Depuis que le président Mobutu a quitté le pouvoir, depuis qu’il a quitté ce monde, je n’ai jamais rien écrit, ni dit qui puisse trahir. Ceux qui ont écrit, ceux qui ont dit, en assument la responsabilité« , dit-il.
Plus riche que Mobutu
Alors que le Maréchal était clairement connu comme un «kleptocrate» effréné, il semblerait qu’il ait été aussi bien imité par l’ex-Premier ministre ou le «conseiller spécial», Jean Seti Yale (mort en 2013), qui sont aujourd’hui bien plus riches que Mobutu.
Comme l’explique le 17 mai 1997 Stephen Smith, journaliste à Libération, la fortune de Mobutu n’a jamais été personnelle, au sens occidental. Ses deux fidèles prête-noms d’hier ne videront jamais, demain, leur maison pour le dictateur déchu. A Kinshasa, la nuit où il a quitté la capitale, Léon Kengo se serait tiré avec « la banque du Zaïre ».
2003, le triple ancien Premier ministre de Mobutu est inculpé à Bruxelles pour blanchiment d’argent. La même année, il rentre à Kinshasa afin « d’apporter son soutien au processus de transition », mais il est par la suite empêché de quitter le pays, à la suite de l’ouverture d’un dossier judiciaire contre lui pour des faits liés à Mobutu.
Fin politicien, Kengo ne tardera pas à prendre sa revanche. En mai 2007, il réussit un coup d’éclat. Elu sénateur quelques mois plus tôt, il bat le kabiliste She Okitundu dans la bataille pour la présidence de la Chambre haute. Par quel miracle ? Son habileté a payé, mais plus encore peut-être sa réputation d’homme d’Etat. Président du Sénat, deuxième personnage de l’Etat, un titre protocolaire mais qui lui ouvre des horizons en ces temps si troublés.
En fin stratège, Kengo, le libéral, même s’il préfère le qualificatif de centriste, n’a jamais perdu cette perspective qui lui a notamment permis de peser de tout son poids lors de l’élaboration du gouvernement Matata où il a réussi à caser quatre de ses hommes malgré la faible représentation de son parti. Annoncé pour mort plusieurs fois cette années, il reste là. Vivant et lucide, préférant jouer son jeu politique derrière les caméras, en coulisses, vendant son soutien à Kabila depuis l’opposition. Mobutiste un jour, semi-Kabiliste l’autre.
6 commentaires
ce sont les voleur dela republique du congo
Ce diable d’albinos!
Un voisin du diable lucifer, ct adepte de primacuria Kengo wa Dondo
Vous dites dans votre article que Kengo n’a pas coulé avec le régime grâce à sa rigueur dans la gestion. Le gars a été plusieurs fois 1er ministre, je ne suis pas sûr que le pays s’en est bien porté économiquement et socialement. Lors de son dernier passage à la primature, notre pays connaissait une hyperinflation, c’est ça selon vous rigueur dans la gestion. Je ne sais pas si à ce moment, moi et vous avions vécu dans le même pays ou avions partagé les mêmes réalités. Soyons sérieux, svp.
Rigueur de gestionanire! Quelle bonne blague?
M. Kengo fait parti de très mauvais exemple pour la RDC. Il n’a rien apporté à notre pays au contraire c’est un profiteur sans scrupule.
si si ce Monsieur a joué toute sa vie des congolais, un grand bénéficière des avantages du pouvoir dont il est obsédé ,comment expliquer qu’ avec tout l’argent qu’il a eu à l’époque , il revient aujourd’hui président du sénat hors mandat depuis 2012 ????
Et toujours présent par ses représentants comme BONGONGO au gouvernement; Et on dit il connait , il était premier ministre 3 fois, procureur et autre mais son bilan partout où il est passé ce quoi ?
Un grand aventurier total, je n’ai jamais compris comment un monsieur pareille congolais à 25% seulement puisse avoir autant d’influence sur la vie politique congolaise, la population va retenir quoi de ce Monsieur le jour où il ne sera plus ??
la chance d’être animateur des institutions pour quelle finalité?
Mzee Kabila a fait 3 ans au pouvoir, LUMUMBA a fait 1 an au pouvoir, SANKARA a fait 4 ans et bien d’autre personnalité qui ont marqué l’histoire . Votre KENGO fait maintenant au 35 ans au pouvoir aucune réforme importante, pas trace de son passage mais finalement , il y a un problème!!!!!!!!
BO BOULET
Il est la preuve qu’au Congo on honore que les médiocres