C’est l’Agence britannique Reuters qui a annoncé l’information, citant des sources proches du Parlement Européen. L’UE devrait renouveler ses sanctions en décembre à l’encontre de de 16 hauts responsables congolais, dont le candidat à la présidence, Emmanuel Ramazani Shadary, candidat de la coalition au pouvoir en RDC à la prochaine Présidentielle.
Kinshasa avait demandé la levée de ces sanctions. Le gouvernement congolais a affirmé que les sanctions, y compris les interdictions de déplacement et le gel des avoirs, étaient illégales, et qu’il serait inutile de les renouveler car Kabila a l’intention de se retirer après les élections.
En Europe, le renouvellement nécessite un vote à l’unanimité des 28 États membres de, avec une décision attendue à peine 11 jours avant les élections en RDC. Selon Reuters, deux diplomates ont déclaré que l’UE avait accepté de se renouveler malgré l’opposition initiale de l’Espagne, qui avait proposé de retirer Shadary de la liste. D’autres sources ont confirmé cette information, mettant en garde l’Espagne.
La semaine dernière, le gouvernement congolais a annoncé la signature d’un « accord de développement« avec deux entreprises – originaires de Chine et d’Espagne – pour le financement du projet de méga-barrage Inga III/Grand Inga sur le fleuve Congo. L’accord a été signé entre la RDC, « le consortium Chine d’Inga III » et le « consortium ProInga« , selon un compte-rendu du conseil des ministres qui s’est tenu mardi.
Pour ce projet, Kinshasa est en contact avec le consortium chinois emmené par Three Gorges Corporation (gestionnaire du gigantesque barrage des Trois-Gorges en Chine) et avec le consortium espagnol formé autour du groupe de BTP espagnol ACS et du président du Real Madrid, Florentino Perez.
Les interventions supposées de l’Espagne sont dénoncées en RDC. Le Mouvement citoyen Lucha accuse Madrid d’entrave au processus démocratique au pays. « L’Espagne poursuit sa politique de caution à la prédation de la RDC (a cause notamment de ses intérêts dans le projet Inga III) au détriment de la démocratie et des droits de l’Homme. Elle a encore tenté de faire lever les sanctions de l’UE, notamment visant Shadary« , dénonce la LUCHA dans un tweet.
En janvier, Paris et Madrid étaient déjà au coeur des dénonciations suite à leur interventions visant à empêcher la mise en place de ces sanctions contre des proches de Kabila accusé de plusieurs crimes et entraves au processus électoral en RDC.