Des déplacements massifs signalés dans le nord-est de la RDC au milieu de nouvelles violences annonce un communiqué de presse du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés reçu par POLITICO.CD.
« Des personnes fuient des attaques et des contre-attaques sur le territoire de Djugu. On apprend que les deux communautés forment des groupes d’autodéfense et sont impliquées dans des meurtres par vengeance » écrit le communiqué publié ce mardi à Juba au Sud-Soudan, où cette organisation de l’ONU a retransmis une conférence de presse sur la situation des personnes fuyant la RDC, qui a eu lieu au Palais des Nations à Genève.
« La violence dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC) aurait déplacé plus de 300 000 personnes depuis le début du mois de juin. La situation dans la province d’Ituri s’est détériorée depuis le milieu de la semaine dernière, suite à de multiples attaques impliquant les groupes Hema et Lendu » a déclaré Babar Baloch, porte-parole du HCR.
« Les attaques interethniques entre les deux communautés avaient déjà entraîné de nombreux déplacements de population fin 2017 et début 2018, mais la situation s’était calmée. Des déplacements à grande échelle sont signalés dans trois des cinq territoires administratifs de l’Ituri: Djugu, Mahagi et Irumu. Des personnes fuient attaques et contre-attaques sur le territoire de Djugu. On signale que les deux communautés forment des groupes d’autodéfense et sont impliquées dans des meurtres par vengeance » a-t-il poursuivi.
« Les estimations ont été reçues de sources locales dans 125 localités. Le HCR et les autres acteurs humanitaires n’ont actuellement pas accès à la plupart des zones touchées« .
Le HCR, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, craint que cette escalade ne submerge de vastes régions de la province. « Nous sommes gravement préoccupés par la sécurité des civils après avoir reçu des informations faisant état d’homicides, d’enlèvements, de mutilations et de violences sexuelles contre des personnes » explique le porte-parole de cette organisation.
La majorité des personnes déplacées ont cherché refuge auprès des communautés hôtes. Quelque 30 000 personnes sont arrivées dans les sites de déplacement existants où les conditions étaient déjà très difficiles, avec de nombreux besoins, notamment en matière de logement et de santé lit-on dans ce communiqué.
Fiston Mahamba (@FMLarousse) | POLITICO.CD