quelques jours de la tenue par les leaders de Lamuka soit le 24 juillet à Lubumbashi, il s’avère que la coordination tournante qui devait échoir à Freddy Matungulu ne le sera plus. Et pour cause? Ce dernier a été désigné comme administrateur de la BAD pour le compte de la RDC par le président Félix Tshisekedi.
Dans sa lettre, il dit prendre ses distances avec ses activités politiques militantes et dans Lamuka pour se consacrer pleinement à l’effort attendu de lui a la BAD. Une déclaration qui rappelle sans doute celle de Mbusa Nyamwisi, le leader de RCD/KML, qui a, urbi et orbi, accepté de travailler avec le pouvoir de Félix Tshisekedi en apportant sa contribution à la lutte contre l’épidémie de la maladie à virus Ebola et l’insécurité qui sévit dans la province du Nord-Kivu.
Cette réunion du présidium de Lamuka va donc tourner essentiellement autour de Katumbi, Bemba, Fayulu et Muzito. Elle va s’articuler autour trois points, à savoir l’évaluation de la situation politique, le calendrier des activités et perspectives d’avenir et les divers.
C’est une rencontre de tous les enjeux au regard de l’évolution de la situation politique de la RDC et sur l’avenir de cette plateforme qui tend à devenir une ombre d’elle-même.
Dans quelle direction la coalition Lamuka va-t-elle maintenant poursuivre son combat politique?
Il est de notoriété publique que le 4 leaders restants ne sont plus sur la même longueur d’onde. Si depuis le 30 décembre, le mot d’ordre de Lamuka a été le combat pour la vérité des urnes, ce slogan ne semble plus être partager par tous les leaders restants au sein de cette plateforme politique. Certains leaders le trouve même dépassé comme Moïse Katumbi qui depuis son retour le 20 mai a semblé cristalliser les choses.
En effet, le coordonnateur actuel de Lamuka a décidé de mener une opposition républicaine face au régime de Félix Tshisekedi. Moïse Katumbi justifie cette position par sa volonté de contribuer à la consolidation de la jeune démocratie en RDC.
Le coordonateur actuel de LAMUKA souhaite donc contribuer positivement à cette alternance démocratique pacifique intervenue avec l’accession à la magistrature suprême d’un opposant de surcroît démocrate, en l’occurrence Félix Tshisekedi.
Un avis partagé dans une moindre mesure par Jean-Pierre Bemba qui, depuis son retour le 23 juin, a aussi opté pour une opposition républicaine. En clair, il accepte d’œuvrer en tant qu’opposant pour interpeller le pouvoir là où ça ne va pas. Il n’est plus dans le combat pour contester le pouvoir de Félix Tshisekedi mais plutôt pour faire le contrepoids sans langue de bois.
Seuls Martin Fayulu, le candidat malheureux à la présidentielle du 30 décembre 2018, et Adolphe Muzito sont restés comme les seuls défenseurs de la vérité des urnes et donc de la contestation du pouvoir de Félix Tshisekedi.
Mais pendant combien de temps?
Ce combat de la vérité des urnes semble de plus en plus lourd à porter d’autant plus que Fayulu lui même a fait une proposition de sortie de crise en se réservant le poste du président du HCNRI et en reconnaissant Félix Tshisekedi comme président de la République.
Est il qu’il convient de reconnaître que les élections étaient entachées de beaucoup d’irrégularités mais la Cour constitutionnelle a tranché et c’est Félix qui est président de la République jusqu’à 2023.
Ce que les observateurs attendent voir à la réunion des leaders de Lamuka c’est de connaître la position de Fayulu face à la realpolitik. Va-t-il se complaire dans le combat pour la vérité des urnes et continuait à contester la présidence de Tshisekedi ou bien, va-t-il mettre de l’eau dans son vin et opter pour l’opposition republicaine à l’image de Bemba et Katumbi? De la résolution des leaders de Lamuka ce 24 juillet, dépendra l’avenir de cette plateforme politique et des ces animateurs.
Thierry Mfundu