Nommé secrétaire général du comité technique multisectoriel de conduite de la riposte contre Ebola, le professeur Jean-Jacques Muyembe Tamfum s’est prononcé sur l’introduction d’un nouveau vaccin pour contenir l’épidémie de la maladie à virus Ebola qui sévit dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri depuis maintenant une année.
Le directeur de l’institut national de recherches biomédicales, INRB, a au cours d’une conférence de presse animée par la coordination de la riposte contre Ebola autour d’un nouveau cas confirmé dans la ville de Goma (plus d’un million d’habitants et frontalière avec le Rwanda) indiqué toute utilisation d’un produit pharmaceutique se base sur les évidences scientifiques.
« L’institut national de recherches biomédicales est un centre de recherche reconnu mondialement. Avant de prendre toute décision, nous nous basons sur des évidences scientifiques » a expliqué à la presse ce scientifique congolais reconnu pour ses travaux sur le virus Ebola.
Jean-Jacques Muyembe Tamfum indique qu’il n’impose pas l’utilisation d’un deuxième vaccin dans le cadre de la riposte contre Ebola, plutôt qu’il propose ce dernier.
« Le vaccin Johnson & Johnson que nous n’imposons pas, mais que nous proposons. Ce vaccin est en cours d’utilisation en Guinée et au Libéria » souligne ce docteur en médecine de l’université de Lovanium et lauréat 2019, du prix Hideyo Noguchi pour la catégorie « Recherche médicale » décerné par le Japon.
« Actuellement même, ce vaccin est utilisé à Mbarara en Ouganda et peut-être demain, il le sera au Rwanda » détaille-t-il, ajoutant que si ce vaccin n’était pas efficace, ces pays, qui disposent des ministres de la santé et des chercheurs chevronnés n’allaient pas l’utiliser.
« Nous n’allons pas imposer un vaccin qui va nuire à la population Congolaise » conclut le professeur Jean-Jacques Muyembe Tamfum, tout en précisant qu’il est engagé dans la riposte contre Ebola pas pour une appartenance politique, plutôt pour sa technicité.
Fiston Mahamba (@FMLarousse) | POLITICO.CD