Les revendications d’un groupe de Congolais qui interdisait les productions musicales en Europe ont trouvé réponse après le départ du régime sortant qu’ils ont combattu. A l’heure actuelle, les artistes musiciens congolais ne peuvent rencontrer une quelconque résistance pour satisfaire leurs mélomanes de l’espace Schengen. Bon nombre de Congolais vivant en Europe, pour la plupart, en avaient marre du régime précédent qu’ils ont combattu pendant presque deux décennies. Ils sont connus sous le vocable de « combattants ». Au début de leur méthodologie de protestation, ils étaient tous des opposants au régime Kabila. Leur hostilité était prouvée envers tout celui qui soutenait ce pouvoir.
C’est ainsi qu’ils se sont illustrés par des actes de sabotage lors de tout passage, toute conférence, meeting des Ministres et proches de l’ancien pouvoir. Ils avaient plusieurs revendications: la prise en compte de leur situation à l’étranger, l’amélioration des conditions de vie des Congolais restés au pays. Ils protestaient contre l’occupation étrangère du Congo-Kinshasa, la prise en otage des richesses du pays par une poignée d’individus et les arrestations des opposants.
Des victimes
Pour ce faire, plusieurs personnalités politiques ont été agressées surtout en Europe. Certains pasteurs en ont payé le prix. Les musiciens n’étaient pas épargnés non plus. C’est sont eux d’ailleurs qui ont et qui continuent à payer les pots cassés. Aucun artiste ne peut, voici bientôt deux décennies, livrer un concert dans des salles mythiques européennes.
Les raisons étaient bien claires: » Ne venez pas chanter pour nous distraire pendant que nos frères et soeurs meurent de faim au Congo et sont tués dans l’Est », répétaient-ils menaçants. Que le musicien aie chanté pour le régime sortant ou pas, il n’a pas droit de jouer dans l’espace Schengen. Les combattants voulaient à tout prix le changement de régime.
Le régime Kabila est passé, il y a eu alternance et passation pacifique du pouvoir, une première dans l’histoire du pays depuis l’indépendance. Curieusement les mêmes pratiques interdisant les concerts continuent. Alors que le dossier de leurs revendications est vide, et même vidé.
Pourtant, certains de ces combattants sont actuellement de retour au pays et occupent de hautes charges dans tous les cabinets ministériels, même au cabinet du Chef de l’Etat. Ils sont des milliers à accueillir le nouveau Président de la Rdc à chacun de ses voyages à l’étranger.
Des inquiétudes
Des questions légitimes méritent d’être posées : quel est le sens et l’utilité de cette sempiternelle interdiction ? Étant donné que le régime qu’ils combattaient a cédé. Des observateurs voient en cette posture, un prétexte politique pour un petit groupe pour justifier leur asile, certains d’entre eux n’ayant pas des documents. D’autres analystes parlent par contre d’un banditisme urbain. Oui, certains combattants en ont trouvé une aubaine pour se faire de l’argent sur le dos des musiciens qui veulent bien prester en Europe. Ils en ont fait du business.
Des vidéos circulent sur la toile, montrant quelques uns d’entre eux être filmés, monnayant le droit d’un concert avec un producteur. » Si tu nous donne de l’argent, nous laissons le concert se tenir sans heurt » réclamait un combattant à un producteur, dans un français approximatif.
L’artiste musicien Fally Ipupa qui a programmé son concert en France le 28 février 2020, a fustigé l’attitude de certains Congolais de la diaspora qui continuent à combattre leurs frères, pour des motifs non avoués. L’artiste a été contacté par un groupe de fameux combattants pour une somme d’argent afin que le concert de ce vendredi se joue dans toute quiétude.
Pour beaucoup de Congolais, les combattants n’ont pas encore raison de continuer à interdire des productions, étant donné qu’il y a eu changement de régime au pays. Des musiciens sont restés au chômage, eux qui étaient habitués à se faire de l’argent lors des spectacles livrés dans l’espace Schengen. Les concerts au pays ne payant pas, voilà qui a appauvri plus d’un, et d’autres ont vu leur carrière s’estomper faute des productions au Bercy, Olympia, Zénith, etc.
Le nouveau pouvoir de Kinshasa ne devait pas rester spectateur, impuissant et aphone devant ce musellement de son propre peuple qui fait d’ailleurs la fierté de la culture congolaise à travers le monde. Cette interdiction a fait baisser le niveau de la musique congolaise sur l’échiquier international, tout simplement parce qu’un groupe d’affairistes a décidé de monnayer les productions.
A voir ceux qui s’obstinent et perpétuent cette pratique, il n’y a aucun doute qu’il s’agit des frustrés oisifs en quête de fric. Puisqu’à l’heure actuelle, il n’y a pas de raisons de perturber les concerts, étant donné que le pays a donné du travail à certains de ces combattants.
Le Gouvernement est appelé donc à prendre des dispositions pour mettre fin à cette aventure qui a trop duré. Ne rien faire face à cette attitude moyenâgeuse, c’est cautionner et légitimer les anti-valeurs.
Édouard Bajika
4 commentaires
C’est un article orienté pro concert. De toute façon,quand on est bon artiste, on l’est partout. Sur l’opportunité qu’il y a d’interdire des productions musicales dans l’espace Schengen, moi je n’ai pas d’avis arrêté. Quand on parle de changement de régime, quel est le contenu qu’on en donne ? Je suis bien curieux !
C’est aussi hasardeux dans un article de faire croire que tous les combattants seraient proches de l’actuel président F. Tshisekedi et de ce fait devraient se satisfaire du soit disant changement de régime comme vous le dites dans votre article.
Ce de la jalousie eux font leur travail pour quoi pas les musiciens?,si vous constant bien IL n’ya que de congolais qui ont rater leur vie en Europe qui sont DEVENUS Tres jaloux,ils veulent maintenant en faire UN business
Qu’est-ce que vous combattants faites pour la population restée au pays? La population qui est tuée et violée à l’est ?
Fally fait de la philanthropie avec ce qu’il gagne avec sa musique et bongo bino ? Seulement frapper ?