Les députés nationaux du Grand Kivu ont manifesté devant le Président de l’Assemblée nationale Christophe Mboso N’kodia, lors de la plénière de ce lundi 29 mars, pour exiger que la question de la sécurité de leur région soit reprise parmi les matières prioritaires de la session parlementaire de mars 2021.
En réponse, le Speaker de la Chambre basse du Parlement a plutôt invité les élus du Grand Kivu à quitter les groupes armés.
« Je vais parler de ça. Je vais vous demander de quitter les groupes armés. Vous, les collègues du Grand Kivu, quittez les groupes armés, je vais le dire », a déclaré le Président de l’Assemblée nationale aux députés.
Cette déclaration choc du Speaker de l’Assemblée Nationale a été suivie d’une vague des réactions et d’un tollé au sein de l’opinion.
À ce sujet, Victor Tesongo, Juriste et activiste de droits de l’homme au sein du mouvement citoyen Lutte pour le Changement (Lucha), a annoncé qu’une plainte contre le Président de l’Assemblée nationale sera déposée auprès du Procureur Général près la Cour de cassation, mardi 30 mars, en plus d’un sit-in devant l’hémicycle.
« Nous allons déjà dès demain déposer une plainte auprès du Procureur près de la Cour de cassation puis, un sit-in devant l’Assemblée nationale, pour dénoncer cette complicité d’un haut responsable du pays », a-t-il dit à Politico.cd.
Expliquant la raison de son initiative, cet activiste soutient que la déclaration du Président Christophe Mboso nécessite plus de lumière sur l’affaire de l’insécurité.
« Notre plainte est motivée par ses propos, car il [Christophe Mboso] demande aux députés du Grand Kivu de quitter les groupes armés devant le perchoir de l’Assemblée nationale. Et il a montré une farde disant qu’il a tout; ainsi, en tant que congolais et citoyens, nous voulons des éclairages sur cette question d’insécurité à l’Est. Et, qui sont complices ?», a souligné Victor Tesongo, avant d’ajouter «que la justice fasse son travail, car le Président de l’Assemblée nationale a tout dit. Il est là deuxième personnalité du pays la mieux informée ».
Victor Tesongo note qu’il ne s’agit pas ici d’une question de couleur sociale ou politique mais plutôt d’une affaire des citoyens animés d’un esprit patriotique le plus élevé, et qui veulent la paix dans la partie Est du pays en proie à l’insécurité depuis plus d’une décennie.
Carmel NDEO (@NdeoCarmel)